29 septembre - marée - original - het
Sep. 29th, 2006 07:54 am![[identity profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/openid.png){kind=small}
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31_joursTitre : La légende des flaques
Auteur :![[livejournal.com profile]](https://www.dreamwidth.org/img/external/lj-userinfo.gif)
flo_nelja
Jour/Thème : 29 septembre/Marée (+ het)
Fandom : Original (conte)
Rating : PG
Participation au vote de fin de mois : Disons oui.
Alors comme ça, les petits, vous voulez que je vous explique les flaques et les marées ? Rangez-vous bien sagement, et écoutez votre grand-mère, par la corne du Léviathan !
Tout a commencé quand la fille du roi des mers est tombée amoureuse d'un humain. Oui, un humain, ne me regardez pas avec des yeux ronds ! Le roi des mers a presque la même forme qu'un humain ; mais seuls ceux qui ont déjà été accueillis dans son palais le savent, et ils sont bien peu nombreux. Si je l'ai été...? He he, je vous raconterai peut-être ça une autre fois, si vous êtes sages.
Je disais donc : elle était au départ juste venue faire un petit tour sur la plage, pour regarder le soleil de plus près. Mais alors, fiente de mouette ! Voilà qu'elle le croise, en train de réparer ses filets. A ce qu'on dit, il avait tout ce qu'il faut pour plaire à une princesse ; quant à elle, bien sûr, elle était d'une beauté qui dépassait l'imagination, et on voyait danser les vagues dans ses yeux. Mais ne voilà-t-il pas qu'elle oublie complètement qu'il a en main un instrument de mort ; que lui oublie complètement que la magie du fond des mers pourrait le réduire en miettes, et qu'ils se regardent dans les yeux, et qu'ils se prennent par la main, et tout le reste... oui, tout le reste, et non, je n'en dirai pas plus ! Ce n'est pas ce qui importe dans l'histoire, de toute façon.
Ils vivaient donc très heureux, et au bout de quelques semaines, le roi des mers finit par remarquer l'absence de sa fille. Ce n'est pas qu'elle était souvent au palais, la petite, toujours à courir par mers et par vagues ! mais elle ne manquait jamais, tous les deux ou trois jours, de venir déposer un baiser filial sur le bout de sa barbe. Il s'interroge donc, appelle, cherche sous les lits d'algues, et finalement envoie chercher la grosse perle magique qui sert à voir au loin. He he, non, j'ai mes propres méthodes pour savoir lequel d'entre vous a fait les plus grosses bêtises... mais les perles, c'est autre chose, croyez-moi !
Imaginez sa surprise de voir que sa fille a pactisé avec l'ennemi ! Il s'en arrachait les moustaches ! Il envoie alors une escouade de raies et de dauphins - du beau monde ! - pour demander à sa fille de rentrer dans son foyer mouillé, et là, nom d'une queue de baleine, elle refuse ! Oui, vous entendez bien, elle dit que plus jamais elle ne reviendra ! Qu'elle préfère rester sur le sable sec ! Qu'il n'a qu'à le supporter aussi s'il veut continuer à la voir, parce que c'est là que vivront ses petits-enfants !
Vous pensez bien qu'il est rentré dans une colère à décoiffer les coraux. Le voilà alors qui, rentré chez lui, invoque une immense vague, plus haute que tous les bateaux du monde et que le reste aussi, et qui l'envoie contre la demeure de son beau-fils.
Mais la princesse de la mer était plus fine qu'on ne peut l'imaginer ; elle avait lu le danger dans le pli du front de son cher papa, et dans le frémissement de son nez. Oui, les princesses savent lire ces choses-là. Et elle était déjà partie avec son cher et tendre - et bien obéissant -, dans un pays lointain où l'on n'avait jamais entendu parler de la mer avant leur arrivée. Et même après, je ne suis pas sûre qu'on les ait crus.
L'ouragan n'en a pas moins soufflé, et la vague ramenait des corps d'humains, et d'animaux de la terre, et même parfois d'animaux de la mer, parce que le choc n'était pas quelque chose de facile à tenir, c'est moi qui vous le dis ! Mais pas le début de l'ombre d'un corps de joli garçon voleur de fille chérie, et bien sûr, pas non plus de princesse courroucée enveloppée dans un noeud de vagues.
Alors le roi de la mer a regardé le rivage réduit en petits morceaux, et s'est dit qu'il avait peut-être fait une grosse bêtise.
Parce qu'il aimait son rivage et les animaux de la mer, et peut-être pas les humains et les animaux de la terre, mais quand même, il aimait sa fille, et est-ce qu'elle allait revenir lui parler après ça, hein, pour l'amour de trois dentitions des requins ? Et puisqu'il ne savait pas où elle était, il ne pouvait même pas s'excuser, et se sentait bête comme un marsouin échoué. Mais il ne pouvait pas non plus faire comme si rien n'était jamais arrivé !
Et c'est depuis que tous les jours, il envoie sa mer, doucement, dire bonjour à la terre, quémander un petit bonjour, un petit pardon. Et quand il pense qu'elle va trop loin, vite, il la ramène, pour qu'on ne croie pas qu'il est en train de recommencer sa grande colère ! Mais il laisse entre les flaques des précieux trésors. Ils ne sont pas pour tous ces humains qui les ramassent, non, ils sont seulement pour la princesse de la mer et ses descendants, pour leur dire revenez, revenez, revenez...
Alors, les enfants, par la vertu de mes antennes, faites bien attention ! Méfiez-vous des humains, cachez-vous sous les pierres et faites-leur la nique. Mais n'oubliez jamais que malgré tout, nous ne devons pas partir au large, nous devons rester dans les flaques, parce que nous, les crevettes, sommes des cadeaux de réconciliation envoyés par le dieu de la mer !
Et quand vous serez cachés, et que vous observerez les humains qui nous cherchent, regardez toujours s'ils n'auraient pas des vagues qui leur dansent dans les yeux ! Parce que ceux-là sont les enfants de la princesse, qui peut-être un jour oublieront pourquoi ils ont voulu venir au pays où l'on ne connait pas la mer, et reviendront.
Dansez autour d'eux, sautez dans leurs épuisettes, et dites-leur que le roi de la mer se languit d'avoir ses petits-enfants auprès de lui.
Mais que cela ne vous empêche pas de profiter de la vie, les petits ! Vous ne serez pas jeunes pour toujours, c'est moi qui vous le dis ! En attendant ce jour, nous avons pour nous les nids d'algues, les bals des flaques, les reflets du soleil, et toute l'eau de la mer à boire ! Et tout cela est bien assez pour le bonheur d'une crevette.
Auteur :
flo_neljaJour/Thème : 29 septembre/Marée (+ het)
Fandom : Original (conte)
Rating : PG
Participation au vote de fin de mois : Disons oui.
Alors comme ça, les petits, vous voulez que je vous explique les flaques et les marées ? Rangez-vous bien sagement, et écoutez votre grand-mère, par la corne du Léviathan !
Tout a commencé quand la fille du roi des mers est tombée amoureuse d'un humain. Oui, un humain, ne me regardez pas avec des yeux ronds ! Le roi des mers a presque la même forme qu'un humain ; mais seuls ceux qui ont déjà été accueillis dans son palais le savent, et ils sont bien peu nombreux. Si je l'ai été...? He he, je vous raconterai peut-être ça une autre fois, si vous êtes sages.
Je disais donc : elle était au départ juste venue faire un petit tour sur la plage, pour regarder le soleil de plus près. Mais alors, fiente de mouette ! Voilà qu'elle le croise, en train de réparer ses filets. A ce qu'on dit, il avait tout ce qu'il faut pour plaire à une princesse ; quant à elle, bien sûr, elle était d'une beauté qui dépassait l'imagination, et on voyait danser les vagues dans ses yeux. Mais ne voilà-t-il pas qu'elle oublie complètement qu'il a en main un instrument de mort ; que lui oublie complètement que la magie du fond des mers pourrait le réduire en miettes, et qu'ils se regardent dans les yeux, et qu'ils se prennent par la main, et tout le reste... oui, tout le reste, et non, je n'en dirai pas plus ! Ce n'est pas ce qui importe dans l'histoire, de toute façon.
Ils vivaient donc très heureux, et au bout de quelques semaines, le roi des mers finit par remarquer l'absence de sa fille. Ce n'est pas qu'elle était souvent au palais, la petite, toujours à courir par mers et par vagues ! mais elle ne manquait jamais, tous les deux ou trois jours, de venir déposer un baiser filial sur le bout de sa barbe. Il s'interroge donc, appelle, cherche sous les lits d'algues, et finalement envoie chercher la grosse perle magique qui sert à voir au loin. He he, non, j'ai mes propres méthodes pour savoir lequel d'entre vous a fait les plus grosses bêtises... mais les perles, c'est autre chose, croyez-moi !
Imaginez sa surprise de voir que sa fille a pactisé avec l'ennemi ! Il s'en arrachait les moustaches ! Il envoie alors une escouade de raies et de dauphins - du beau monde ! - pour demander à sa fille de rentrer dans son foyer mouillé, et là, nom d'une queue de baleine, elle refuse ! Oui, vous entendez bien, elle dit que plus jamais elle ne reviendra ! Qu'elle préfère rester sur le sable sec ! Qu'il n'a qu'à le supporter aussi s'il veut continuer à la voir, parce que c'est là que vivront ses petits-enfants !
Vous pensez bien qu'il est rentré dans une colère à décoiffer les coraux. Le voilà alors qui, rentré chez lui, invoque une immense vague, plus haute que tous les bateaux du monde et que le reste aussi, et qui l'envoie contre la demeure de son beau-fils.
Mais la princesse de la mer était plus fine qu'on ne peut l'imaginer ; elle avait lu le danger dans le pli du front de son cher papa, et dans le frémissement de son nez. Oui, les princesses savent lire ces choses-là. Et elle était déjà partie avec son cher et tendre - et bien obéissant -, dans un pays lointain où l'on n'avait jamais entendu parler de la mer avant leur arrivée. Et même après, je ne suis pas sûre qu'on les ait crus.
L'ouragan n'en a pas moins soufflé, et la vague ramenait des corps d'humains, et d'animaux de la terre, et même parfois d'animaux de la mer, parce que le choc n'était pas quelque chose de facile à tenir, c'est moi qui vous le dis ! Mais pas le début de l'ombre d'un corps de joli garçon voleur de fille chérie, et bien sûr, pas non plus de princesse courroucée enveloppée dans un noeud de vagues.
Alors le roi de la mer a regardé le rivage réduit en petits morceaux, et s'est dit qu'il avait peut-être fait une grosse bêtise.
Parce qu'il aimait son rivage et les animaux de la mer, et peut-être pas les humains et les animaux de la terre, mais quand même, il aimait sa fille, et est-ce qu'elle allait revenir lui parler après ça, hein, pour l'amour de trois dentitions des requins ? Et puisqu'il ne savait pas où elle était, il ne pouvait même pas s'excuser, et se sentait bête comme un marsouin échoué. Mais il ne pouvait pas non plus faire comme si rien n'était jamais arrivé !
Et c'est depuis que tous les jours, il envoie sa mer, doucement, dire bonjour à la terre, quémander un petit bonjour, un petit pardon. Et quand il pense qu'elle va trop loin, vite, il la ramène, pour qu'on ne croie pas qu'il est en train de recommencer sa grande colère ! Mais il laisse entre les flaques des précieux trésors. Ils ne sont pas pour tous ces humains qui les ramassent, non, ils sont seulement pour la princesse de la mer et ses descendants, pour leur dire revenez, revenez, revenez...
Alors, les enfants, par la vertu de mes antennes, faites bien attention ! Méfiez-vous des humains, cachez-vous sous les pierres et faites-leur la nique. Mais n'oubliez jamais que malgré tout, nous ne devons pas partir au large, nous devons rester dans les flaques, parce que nous, les crevettes, sommes des cadeaux de réconciliation envoyés par le dieu de la mer !
Et quand vous serez cachés, et que vous observerez les humains qui nous cherchent, regardez toujours s'ils n'auraient pas des vagues qui leur dansent dans les yeux ! Parce que ceux-là sont les enfants de la princesse, qui peut-être un jour oublieront pourquoi ils ont voulu venir au pays où l'on ne connait pas la mer, et reviendront.
Dansez autour d'eux, sautez dans leurs épuisettes, et dites-leur que le roi de la mer se languit d'avoir ses petits-enfants auprès de lui.
Mais que cela ne vous empêche pas de profiter de la vie, les petits ! Vous ne serez pas jeunes pour toujours, c'est moi qui vous le dis ! En attendant ce jour, nous avons pour nous les nids d'algues, les bals des flaques, les reflets du soleil, et toute l'eau de la mer à boire ! Et tout cela est bien assez pour le bonheur d'une crevette.
(no subject)
Date: 2006-09-29 08:53 am (UTC)j'aime bien le tit conte, je le trouve tout choupi
(no subject)
Date: 2006-09-29 08:59 am (UTC)(no subject)
Date: 2006-09-29 10:39 am (UTC)(no subject)
Date: 2006-09-29 01:56 pm (UTC)Oui, exactement ! :-)
Bah, mon grand-père et Ben ne sont pas seuls à avoir le droit d'écrire sur les crevettes...
Si ?(no subject)
Date: 2006-09-29 12:21 pm (UTC)*aime beaucoup*
(pause)
*très fan de tes contes*
(no subject)
Date: 2006-09-29 01:57 pm (UTC)Les contes ou détournements de contes, c'est les seules histoires originales que je sache écrire. :-)
Mais c'est déjà cool, en fait. :-)
(no subject)
Date: 2006-09-29 05:39 pm (UTC)J'ai eu l'impression d'être une petite fille assise au coin du feu, une tasse de chocolat chaud dans les mains à écouter un adulte raconter des histoires aux enfants rassemblés autour de lui, les yeux et les oreilles grands ouverts.
c'était un moment très agréable :)
J'aime beaucoup, beaucoup ^^
(no subject)
Date: 2006-09-29 05:48 pm (UTC)Et c'est à quel moment que tu as compris que ce n'étaient pas des petites filles qui écoutaient, mais des petites crevettes ?
(no subject)
Date: 2006-09-29 05:58 pm (UTC)Les crevettes, je ne les ai vues venir qu'à la fin ^.^#
(no subject)
Date: 2006-09-30 04:39 pm (UTC)Les crevettes je m'en doutait pas! J'étais tellement absorber dans l'histoire de la grand mère crevette, que l'idée que l'auditoir ne soit pas humain m'a effleuré, mais je n'y ai pas trop réfléchie ^u^
(no subject)
Date: 2006-09-30 10:25 pm (UTC)Contente que ça te plaise !
Et kya, ton icône est adorable !
(no subject)
Date: 2006-10-01 05:02 pm (UTC)L'icone est dessiné par Askerian huhu j'adore ses dessins ^^