5 août - sécher - mythologie - angst
Aug. 5th, 2006 06:12 pm![[identity profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/openid.png)
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Titre : Bûcher
Jour/thème : 5 août / sécher
Fandom: Mythologie
Pairing : Hercule x Philoctète
Rating : PG-13
Disclaimer : A tout le monde !
Note de l’auteur : J’ai un doute sur la véracité de ce que je dis mais bon, avec toutes les versions différentes qu’il y a de la mythologie…^^
Participation au concours de fin de mois : oui
Hélios brûle ma peau et cette chaleur cuisante qui s’imprime sur mon épiderme me fait penser à toi… Alors que les flottes d’Agamemnon m’ont laissé pourrir sur cette île à cause de ma blessure à la jambe, je tiens dans mes mains ton arc et tes flèches que je contemple pour la énième fois. Quelle ironie du sort tout de même, mes amis me laissent moisir ici où je ne vais pas tarder à être cuit par les rayons du soleil et toi, tu es mort également par les flammes, tué par la jalousie de ta femme.
Beaucoup disent que tu as été élevé au rang de dieu à ta mort… nous sommes alors condamné à ne plus jamais nous revoir, à moins que tu ne trouves une bonne excuse pour rendre visite à ton oncle, le maître des enfers… J’aurai tellement préféré mourir héroïquement pour au moins honorer les armes que tu m’as confiées. Ton arc que seul toi et moi réussissons à bander et tes flèches imbibées du sang empoisonné de l’hydre de Lerne. Je me souviens bien, tu t’amusais à m’apprendre à manier ton arc lors de nos moments de liberté et de solitude. Tu me trouvais bon archer et tu voulais que je m’améliore, tu prévoyais déjà de me transmettre tes armes, je m’en suis bien rendu compte le jour de ta mort… Le peu de temps que l’on a passé ensemble me torture à présent, je le regrette et j’aimerai remonter le temps pour te revoir. La solitude que je ressens sur cette île ne fait que remuer le couteau dans la plaie, elle me rappelle ta présence. Lorsque j’étais avec mes camarades de combat, j’avais l’esprit occupé mais abandonné ici, ma jambe blessée me faisant atrocement mal et la chaleur du soleil me brûlant la peau, cela m’est impossible. Je pourrai me traîner jusqu’à une grotte et me soigner mais je préfère rester allongé sur les grains de sables qui s’insinuent dans le peu de vêtements que je porte et qui me collent à la peau. Les souvenirs ont refait surface et, bien qu’ils me fassent mal, je ne veux plus les chasser, pas maintenant, alors que je n’ai plus rien à quoi m’accrocher. Je me souviens de nos étreintes comme si il s’agissait d’hier, et j’aimerai que cela le soit… Te souviens-tu de comment on s’est retrouvé dans le même lit ? Et de notre réaction le lendemain à notre réveil ?
Moi, oui, et j’en ris. Tu me fascinais et j’étais heureux que tu aies bien voulu m’apprendre à manipuler ton arc. Au lieu de me concentrer sur tes consignes, j’observais tes doigts se mouvoir, tes muscles se tendre, la sueur perler sur ta peau, tes yeux se plisser pour voir plus loin, ta langue passant sur tes lèvres juste avant de décocher. Jamais je ne regardais le chemin que prenait le projectile, je continuais à observer tes mimiques et quand tu te tournais vers moi, tu attendais de ma part un signe de tête affirmant que j’avais bien compris et je sortais de ma douce torpeur, je bégayais et tu riais. Tu m’ordonnais cette fois de mieux me concentrer et tu recommençais. Et malgré mes efforts, je n’arrivais pas à me concentrer sur l’arc et la flèche mais sur toi… J’essayais tout de même ensuite de faire comme toi ; heureusement que j’étais doué, sinon, tu aurais perdu patience depuis bien longtemps…
Cette fascination était beaucoup trop flagrante pour que tu ne la remarques pas mais tu faisais comme si tu ne voyais rien et tu t’amusais même à me taquiner à ce sujet. Cela était peut-être une nouvelle opportunité pour Héra dans son but de te déstabiliser, de t’anéantir… Ou alors, elle n’est à l’origine de rien et elle aurait préféré que jamais tu ne me rencontres… ces suppositions ne changent quand même en rien cette nuit où tu es rentré épuisé de chasse et que tu m’as demandé de t’ôter les vêtements parce que tes muscles étaient beaucoup trop meurtris pour que tu ne puisses faire le moindre effort… J’ai été assez naïf pour te croire… toi, l’homme invincible ayant la force d’un titan, tu étais trop fatigué pour ôter tes vêtements… tu aurais bien pu dormir habillé et te changer le lendemain… Malgré toutes les nuits que l’on a passées ensemble après celle-là, c’est bien la première qui reste la plus ancrée dans ma mémoire… Le lendemain matin, je m’étais réveillé dans tes bras et tu me souriait, amusé de me voir rougir de honte ou de timidité, je ne m’en souviens plus moi-même ou peut-être était-ce les deux.
Ma gorge est sèche et j’ai bien envie d’aller boire mais maintenant que je me suis laissé aller sur la plage, je n’arrive plus à me relever… Pourtant, je n’ai pas envie d’aller plus loin dans mes souvenirs, ils sont trop pénibles. J’essaye maladroitement de me relever mais bien que je me dirige vers l’intérieur de l’île dans le but de l’explorer, je n’arrive plus à chasser ces images aussi brûlantes que les flammes de ton bûcher et les rayons de soleil qui me consument. A y repenser, je n’ai même plus envie de vivre. Mais il faut que j’honore au moins une fois le geste que tu m’as fait lors de ton dernier souffle. Alors que ta femme te regardais les yeux ronds et paniqués, je me suis approché et t’ai informé que j’allais chercher du bois pour le bûcher que tu demandais. Tu souffrais, je le voyais, je le sentais et cela me faisait mal, encore maintenant, revoir ton visage convulsé par la douleur m’inspire inquiétude et peine, anticipation de l’inévitable et tristesse de ne plus jamais te revoir. J’avais allumé un feu sur ces bûches maladroitement enchâssées et avant de sauter, tu t’es tourné vers moi et tu m’as souri. Merci, c’était la seule chose que tu voulais me dire. Merci pour quoi, je ne l’ai jamais compris… je n’ai jamais pu lui offrir quoi que ce soit que je jugeais digne de lui… pour le bûcher que j’avais eu le courage de lui construire afin d’abréger ses souffrances ? Je n’arrive pas à m’y résoudre en tout cas, car je suis tout de même celui grâce à qui il a expiré. Tu m’as confié tes armes et pendant un moment, j’aurai aimé frôler à nouveau tes lèvres. Mais tu t’es reculé et tu as sauté parmi les flammes.
Les flammes se reflétant dans mes yeux humides de larmes que j’essayais pourtant de refouler en sachant que plus jamais tu ne m’entraînerais, que plus jamais je n’aurai droit à une nuit paisible. Et depuis, elles sont hantées par des cauchemars envahis par des flammes. Ma gorge se noue et des larmes tentent à nouveau de couler mais je les retiens. Je ne veux pas te paraître faible, non.
Je n’ai plus la force de survivre, je n’ai plus envie de vivre. Mais il me reste une promesse à accomplir, celle de faire bon usage de ton arc et tes dernières flèches. De toute manière, que je vive ou que je meure, je suis condamné à errer seul avec des flammes pour seul fil conducteur de mes pensées. Si personne ne vient me rechercher, mes os sècheront au soleil, si par contre, on vient me reprendre, c’est qu’il faudra que j’use des armes que tu m’as confiées et mes os sècheront aussi au soleil, sur le champ de bataille… Dans tous les cas, je suis destiné à demeurer seul dans des les ombres brûlantes des enfers qui me frôlent depuis le jour où j’ai érigé ce bûcher.
(no subject)
Date: 2006-08-05 04:26 pm (UTC)(no subject)
Date: 2006-08-05 05:18 pm (UTC)j'aime bien m'amuser à trouver des couples dans les mythologies et un petit tour sur ton site m'a rappelé certaines choses que j'avais oubliées...^^
(no subject)
Date: 2006-08-06 01:55 pm (UTC)(no subject)
Date: 2006-08-08 11:18 am (UTC)merci^^