ext_366379 ([identity profile] phylia.livejournal.com) wrote in [community profile] 31_jours2012-02-05 09:27 pm
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5 février - le rêve du chien - original

Titre :
Ezhän, Lyhé
Auteur :
[info]phylia
Jour/Thème :
5 février/Le rêve du chien
Fandom :
original - Les Chroniques Des Clairs-Obscurs
Personnage/Couple :
Famille Sannoir
Rating :
nc-17
Disclaimer :
à moi !
Participation au vote de fin de mois :
non



Sarah rentra dans ses appartements en soupirant de soulagement. Elle était chez elle et le monde, dehors, ne pouvait plus l'atteindre pour la nuit. Elle vérifia que rien n'avait bougé. Le lit était toujours impeccablement fait. Les livres sur la grande table étaient encore empilés par ordre d'importance. Les deux coffres verrouillés magiquement étaient à leur place. Et le feu se mourait lentement dans la cheminée, Ezhän installé devant, sur le tapis, roulé en boule.

Elle regarda un moment le chien respirer de manière régulière. Cela avait quelque chose de reposant. Elle s'approcha et le vit bouger les pattes dans son sommeil. Il rêvait. Il rêvait de course et de chasse en forêt. En s'approchant, les images devenaient de plus en plus nettes. Il n'était encore qu'un chiot, mais il possédait les souvenirs de sa mère et n'aspirait qu'à sortir et chasser comme ses ancêtres l'avaient fait avant lui. Le rêve était agréable.

Sarah décida de s'allonger et de profiter des songes de son Lyhé un moment. Elle ferma les yeux et vit la Lune rouge, haute dans le ciel. Ses rayons sanglants tachaient le sol entre les feuillages des arbres et des ombres se découpaient dans les herbes basses. Ezhän bondissait dès qu'il sentait une proie près de lui. Il la ratait toujours, mais alors, sa mère, une magnifique chienne au poil ras et aux nuances gris-bleu apparaissait près de lui pour lui montrer comment il devait s'y prendre. L'esprit de Sarah suivait celui du chien. Elle apprenait, courrait, riait et vivait les mêmes joies et déceptions que lui.

~*~


Le roi entra dans la chambre une bonne demi-heure après Sarah. Il n'avait pas eu le temps de la prévenir de sa visite, mais se dit qu'il la trouverait certainement en train de lire à cette heure. Il entra sans frapper et fut étonné de la pénombre qui régnait dans la pièce. Il attrapa une bougie et l'alluma avant de se diriger vers le feu, évitant le chien qu'il lui avait offert, pour rallumer ce dernier.

La bestiole dormait profondément. Cela lui tira un léger sourire. Lui offrir l'animal avait redonné un peu de vie à sa petite fille. Les premiers jours, elle ne l'avait pas lâché. Il avait dû lui interdire de l'amener à la cour pour qu'elle passe plus de temps seule. Le chien rêvait visiblement, bougeant par moment.

Le roi se redressa quand le feu reprit, illuminant un peu mieux la pièce. Il découvrit sa petite fille en train de dormir, encore habillée, à peine allongée sur le lit. Il se prit à la contempler. Il détestait sa pâleur, mais il ne pouvait nier qu'il retrouvait chez l'enfant les traits de sa propre fille disparue depuis trop longtemps. Mirana possédait les mêmes courbes fines du visage, le même petit nez parfait et quand elle riait, le son cristallin qui sortait de sa gorge était le même que celui de Sarah. Il soupira. Sa fille lui manquait. Et il s'en voulait de traiter Sarah aussi durement, mais c'était certainement sa seule chance de survivre ici. Les bâtards étaient mal vus et si elle ne s'endurcissait pas rapidement, elle ne pourrait jamais affronter le monde qui l'attendait.

Il se retourna quand le chien gémit. Sarah lui répondit en retour, de la même manière. Le roi fronça les sourcils. Quelque chose clochait. Puis il vit le chien bouger la patte arrière alors que Sarah bougeait le pied et son cœur se retourna dans sa poitrine. Il sentit la bile monter dans sa gorge et sa fureur sourde fut sans limites. Cette bête avait créé un lien avec sa petite fille !

Sacrilège !

Il ne le permettrait pas. Il était hors de question qu'une telle abomination existe sous son toit, dans sa famille. Dans un geste rageur, il dégaina sa dague et la planta dans le flanc du chien. Il se réveilla en jappant. Sarah ouvrit les yeux et se tordit de douleur en hurlant. Le roi, malgré le regard suppliant de l'enfant, poignarda à nouveau l'animal, encore et encore, faisant fi des hurlements du chien et de sa petite fille. Il continua jusqu'à ce qu'il fût sûr que le monstre était mort. Il essuya sa dague sur le drap du lit puis attrapa une couverture et en drapa Sarah, crispée et sanglotant en silence avant de repartir sans un mot.


[identity profile] solhaken.livejournal.com 2012-02-05 09:47 pm (UTC)(link)
Ouch.
Sympathique comme texte, bien amené.