[identity profile] dauphin-noire.livejournal.com posting in [community profile] 31_jours
Titre: Les marques fugaces
Auteur: Dauphin Noire
Jour/Thème: 08 janvier/Portrait vivant
Fandom: Le portrait de Dorian Gray
Personnage: Dorian
Rating: PG-13
Disclaimer: Rien ne m'appartient, tout est à Oscar Wilde (si je me souviens bien?)
Participation au concours: Non

Les marques fugaces

« Que c’est triste! Je vais devenir vieux, horrible et épouvantable. Mais ce portrait, lui, demeurera toujours jeune. […] Si seulement c’était moi qui devait rester éternellement jeune et le portrait qui devait vieillir! Pour cela, je donnerais tout! […] Je donnerais mon âme! »[1]

Le temps était passé à une telle vitesse. Il lui semblait que c’était hier encore le jour où on avait peint ce portrait de lui, et pourtant, déjà cinquante années c’était écoulées. Dorian tourna légèrement la tête, laissant son regard rencontrer son reflet dans le miroir et laissa ses lèvres s’étirer en un sourire satisfait. Il leva sa main droite et ses doigts rencontrèrent sa joue. Toujours aussi douce que de la peau de bébé. Elle ne portait aucune marque de la rudesse des temps. Sa peau était toujours aussi parfaite; son visage toujours aussi beau. Aucune ride, aucune cerne pour venir ternir la beauté qu’il s’efforçait  de préserver. Et ses cheveux- sa main gauche les renvoya vers l’arrière dans un geste suffisamment- ne portait aucune trace de ce gris déprimant qu’affichait tout ceux qu’il avait connu dans son enfance. Ils gardaient leur éclat, narguant quiconque osait y poser le regard.

Dorian détourna à regret le regard du miroir pour venir le reposer sur l’aberration qui était sensée le représenter. Ce tableau, il ne devrait pas avoir le droit d’exister. La laideur qui s’en dégageait était suffisante pour déprimer quiconque et décourager de vieillir. Ces dents à demi-jaunies et à demi-pourries; ces cheveux gris, presque blancs, et cassés; ces rides creuses et plus nombreuses que les lignes de la main; ces cernes qui laissaient penser qu’il avait abusé du maquillage. Comment était-ce possible qu’il ait pu ressembler à ça? Le pire, c’était sans doute les yeux. Vides et sans éclat, aussi profond qu’un abîme de noirceur. Le reflet de la tristesse et du désespoir.

Doria secoua la tête. Il ne devait pas si perdre ou il perdrait le moral pour le reste de la journée. Et au vue de la fête qui l’attendait ce soir-là, c’était hors de question qu’il se laisse emporter. Il rangea soigneusement le portrait dans sa cachette, coincé entre un mur et un bureau, et, son sourire retrouvé, il quitta le grenier en sifflotant, verrouillant la porte derrière lui.



[1] Extrait du résumé de “Le portrait de Dorian Gray”


(no subject)

Date: 2012-01-10 12:27 am (UTC)
From: [identity profile] phylia.livejournal.com
L'idée de l'amour de soi-même et du dégout des autres et de la non acceptation de vieillir (oula, phrase bizarre ça) sont parfaitement bien rendu je trouve.

Profile

31_jours: (Default)
31 Jours

April 2016

S M T W T F S
      12
3456789
10111213141516
17181920212223
24252627282930

Most Popular Tags

Expand Cut Tags

No cut tags