20 Mars - la tête dans les étoiles - Doctor Who

[torchwoodpower.livejournal.com]

Titre : Solitude partagée.
Auteur : Torchwoodpower
Jour/Thème : 20/03/10 - La tête dans les étoiles
Fandom : Doctor Who
Personnage/Couple : Le Docteur (Ten)/Rose Tyler
Rating : PG
Warnings éventuels : Gros spoiler si vous n'avez pas vu la fin de la saison 2 ! 
Disclaimer : Doctor Who m'appartient, muhahahaha !!! (quoi ? Il appartient à RTD ?!)
Participation au vote de fin de mois: Oui.


 

« Docteur ?

-Oui ?

-Parle moi de tes parents. »

 

Rose avait parlé d'un voix infiniment douce empreinte d'un peu de curiosité. Elle avait posé le magazine qu'elle feuilletait, et regardait le Seigneur du Temps dans les yeux, lovée dans un des petits fauteuils du TARDIS. Le Docteur posa lui aussi le livre qu'il lisait. Il était surpris par la requête de son amie, et garda le silence un moment. Il finit par tapoter le sofa sur lequel il était assis pour inviter la jeune femme à se rapprocher. Elle s'exécuta, et posa sa tête sur l'épaule de son interlocuteur.

« Ma mère s'appelait Azilis, commença le Docteur, un peu mélancolique. Enfin, ce n'était pas son prénom Gallifreyien, mais c'est la « traduction » terrienne de son prénom. Elle était très belle : elle était rousse, grande et avait les yeux verts. Bien sûr, elle était très intelligente. Elle était artiste, une sorte de marginale dans notre société. Elle peignait. Je me souviens qu'elle m'emmenait avec elle et que je l'observais peindre pendant des heures dans les grandes plaines d'herbe rouge de Gallifrey. Elle était tellement pleine de vie, pétillante et solaire. Ce dont je me souviens le plus, c'est de son rire. Elle riait tout le temps... »

Rose sentait toute l'admiration du Docteur pour sa mère. Il redevenait le petit garçon impressionné par la beauté et le talent de sa mère. Elle fermait les yeux, et elle voyait ce petit garçon brun debout dans une plaine écarlate, l'herbe couchée par une douce brise, et une élégante dame se pencher sur un chevalet dressé devant elle.

« Tout le contraire de mon père, reprit-il. Je n'aurais jamais cru que deux personnes de caractères si différents puisse s'entendre et s'aimer. Il s'appelait Caleb. Il faisait parti du Conseil des Seigneurs du Temps, et était toujours incroyablement sérieux et strict. Il était grand, brun, d'apparence assez austère. Il n'était pas très démonstratif, mais je sais qu'il nous aimait beaucoup, ma mère et moi. Il ne souriait pas souvent, seulement en présence de ma mère. Je pense qu'elle lui apportait un peu de douceur et de joie de vivre...

-Docteur, je... »

Rose était touchée. Elle s'était assise de manière à lui faire face. Elle semblait hésiter. Elle se leva et déposa un tendre baiser sur sa joue. Elle lança un regard interrogateur au Docteur, troublé. Puis il se leva et la prit dans ses bras.

« Je suis désolée pour ta famille... chuchota-t-elle. »

 

***

 

Rose et le Docteur regardaient les nuages, couchés dans un champs dans le Sud de la France. Ils avaient pique-niqué là, et ils profitaient maintenant du beau temps.

« J'adore les nuages, soupira Rose. Quand j'étais petite, je m'amusais à leur donner des formes particulières. Je trouve ça tellement reposant... J'aimerais pouvoir marcher dessus...

-Ah, mais c'est possible, répondit le Docteur, tout sourire.

Rose se redressa sur son coude pour juger du sérieux de la proposition.

-Tu me fais marcher ?

-Pas du tout ! répliqua le Seigneur du Temps en se redressant aussi. La planète Spéire est tellement petite que la gravité est beaucoup moins importante que sur Terre, et les nuages sont d'une consistance plus solide qu'ici. Là-bas, on peut louer des sortes de gondoles qui sont attachées à terre et qui nous permettent de naviguer dans le ciel, puis on peut sauter et marcher sur les nuages ! Après, il suffit de se laisser tomber comme une plume au sol, et de ramener l'embarcation en la tirant par la corde. On pourra-y aller si ça te tente, même si les nuages sont trop humides à mon goût...

-Bien sûr que ça me tente ! s'exclama Rose en se recouchant. Tu es si imprévisible... Et tu me fais découvrir tant de choses... Jamais je ne pourrais retourner à une petite vie monotone. Je veux voir tout l'Univers, et plus encore !

-Je te le ferais voir, déclara le Docteur, serein.

-Je resterais toujours avec toi... Jamais je ne partirais ! affirma la jeune femme.

-Tu resteras aussi longtemps que tu le voudras Rose, répondit le Docteur.

Mais Rose perçut une tristesse sourde dans sa voix.

-Promet le moi Docteur. Promet moi que tu ne me laisseras pas.

-Je te promet que nous resterons ensemble aussi longtemps que ça nous sera permis... » murmura le Seigneur du Temps.

Rassurée, Rose approcha timidement sa main de celle du Docteur, et la serra dans la sienne.

 

***

 

 

Le Docteur rouvrit les yeux. Quelques mois après la promesse qu'il avait faite à Rose, celle-ci disparut dans un monde parallèle inaccessible.

C'était une douce nuit de fin d'été. Il était assis en haut d'un immeuble londonien, les jambes pendant dans le vide. Il pensait à elle, en regardant les milliards d'étoiles dans le ciel. Il pensait à tous les moments intense qu'il avait passé avec elle. Son absence déchirait ses deux cœurs, l'empêchait de réfléchir. Son sourire, ses regards, ses cheveux dorés volants au vent, son rire, sa douceur, ses gestes tendres... Tout lui manquait. Elle avait été une étoile filante dans sa nuit sans lune, la solution à tous ses maux et à toutes ses angoisses. Et il ne lui avait jamais dit. Il s'en voulait de ne pas lui avoir avoué ses sentiments. La vie (ou était-ce le destin ? la fatalité ?) les avait séparé bien trop tôt... Sans leur laisser le temps de se dire adieu. Il aurait du s'y attendre, comme à chaque fois qu'il se choisissait une nouvelle compagne. Il savait que tôt ou tard, un drame de ce genre arriverait. Rose n'était pas différente de toutes les autres finalement. Mais il avait pensé qu'elle était spéciale, qu'ils trouveraient une échappatoire à une fin inévitable... Il aurait voulu profiter un peu plus de chaque moment passé avec elle. La solitude... Voilà le lot quotidien d'un Seigneur du Temps. Cavalier solitaire, dernier de sa race, parcourant l'Univers tout entier, sans attaches et sans patrie. Une unique larme coula sur sa joue. Il refusait de se résoudre à ne plus jamais la revoir. Ne serait-ce que pour la remercier de l'avoir rendu meilleur. Il trouverait un moyen, même s'il fallait faire brûler tout un système solaire pour lui parler, rien qu'un peu. Fort de cette nouvelle résolution, il se leva et se dirigea vers le TARDIS qui émettait un doux ronronnement, comme s'il avait compris les intentions de son propriétaire.

 

***

 

Au même moment, dans un monde parallèle, Rose Tyler avait elle aussi la tête dans les étoiles. Elle se sentait toute petite face à l'immensité de l'Univers. Cette immensité lui rappelait la personne à qui elle tenait le plus au monde. Elle se sentait perdue. Les larmes ruisselaient sur son visage.

« Déjà un mois, Docteur... » murmura-t-elle d'un voix brisée.