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Titre: La plus belle rupture du Sous-Lieutenant Havoc
Auteur: petite_laitue
Jour/Thème: 14. Février – Rupture
Fandom: Fullmetal Alchemist
Personnages: Havoc, Breda, Falman, Fuery, Mustang et des OC
Disclaimer: Les personnages appartiennent à Hiromu Arakawa sauf les demoiselles que j'ai inventées pour l'histoire
Rating: PG-13 (à cause du vocabulaire)
Nombre de mots: 4600 mots
Participation au vote de fin de mois: oui


Fixant son interlocutrice d'un air incrédule, Havoc avala machinalement une bouffée de cigarette et s'étouffa à moitié. Il toussa, essaya de reprendre contenance et tenta de se concentrer sur ce qui était en train de se passer. Il n'arrivait pas à croire que cela lui arrivait une fois de plus. Il devait être maudit ou quelque chose dans ce genre. Ou alors il avait dû mal comprendre ce qu'elle lui disait.

« Tu comprends Jean, je t'apprécie beaucoup mais nous deux ce n'est plus possible. »

Non, aucun doute à avoir : il était bien en train de se faire larguer. Encore. Ce genre de discours il en avait l'habitude maintenant. Il lui semblait l'avoir entendu des dizaines, non des centaines de fois. Il aurait presque pu réciter de mémoire les répliques qu'elle lui sortait à l'instant.

« Tu es un garçon très gentil, adorable, intelligent et mignon. Tu es vraiment un mec bien, tu n'as rien à te reprocher. »

Ok... Et pourquoi est-ce qu'il se faisait encore plaquer avec toutes ces qualités ? Parce que techniquement un mec gentil, intelligent et mignon devait être capable de garder une petite amie, non ? Ou alors il était trop parfait peut-être ? Si c'était ça le problème il voulait bien faire quelques efforts : arriver en retard aux rendez-vous, laisser trainer ses chaussettes et ses caleçons sales, boire plus de bières et rentrer ivre mort en gueulant comme un pochtron...

« Je t'assures : ce n'est pas toi, c'est moi. »

Évidemment. Ce n'était jamais de sa faute, hein. C'était toujours à cause d'elles, à croire qu'il ne tombait que sur des filles à problèmes. Ou alors c'était parce qu'elles n'étaient pas prêtes à s'engager dans une relation sérieuse, pourtant une relation tout court lui suffisait amplement, ou parce que ce n'était pas le bon moment, ou parce que l'armée allait leur mettre des bâtons dans les roues ou...

Pris d'un mauvais pressentiment, il posa un doigt sur les lèvres de la jeune femme pour interrompre son monologue :

« Rassures-moi : tu n'es pas en train de me larguer pour le Colonel Mustang ? Pitié dis moi que tu ne me largues pas pour Mustang !
-Si tu y tiens je ne te le dirais pas Jean.
-Quoi ?! Tu me largues pour Mustang ? C'est vrai ?
-Non, non je t'assures... Enfin je ne vais pas te mentir, c'est vrai qu'on a bavardé ensemble une ou deux fois et qu'il m'a invité à aller boire un verre... Mais ça n'a rien à voir avec lui. Nous deux ça n'aurait jamais fonctionné, Mustang ou pas. »

Havoc serra les poings en tentant de garder la maitrise de ses nerfs. Surtout garder son calme, il était primordial de rester digne dans de telles circonstances. Se mettre à hurler n'arrangerait en rien la situation. Même s'il était manifeste qu'elle se foutait ouvertement de sa gueule. Non mais vraiment, elle croyait réellement qu'il allait gober le fait que Mustang n'avait joué aucun rôle dans cette rupture ? Tout allait bien avant qu'il pointe le bout de son nez. Elle le prenait vraiment pour un con. Et puis d'abord qu'est ce qu'elles avaient toutes avec Mustang ? Pourquoi est-ce qu'elles lui tombaient toutes dans les bras dés qu'il claquait des doigts ? C'était à croire qu'il avait un déodorant spécial attrape-gonzesses ou un truc du même style.

« Enfin voilà, j'étais venue te dire qu'entre nous c'était fini. Je suis désolée. Je t'ai rapporté les affaires que tu avais laissées chez moi.
-Heu...merci...
-Je pense que c'est tout ce qu'on avait à se dire. Au revoir Jean, prends soi de toi. »

La main levée dans une tentative d'adieu, Havoc contempla la femme qui avait partagé quatre mois de sa vie disparaître dans l'escalier. Il fronça les sourcils en songeant qu'il aurait peut-être dû essayer de la retenir. Après tout il l'aimait, non ? Enfin c'est ce qu'il avait cru. De toute façon à quoi cela aurait-il servi ? Il n'avait pas la moindre chance de la faire changer d'avis. Et puis à quoi bon se rabaisser en la suppliant ? Comme s'il n'avait pas été suffisamment humilié en se faisant plaquer une fois de plus par une greluche qui allait se précipiter dans les bras de Mustang. D'ailleurs elle ne valait même pas la peine de se battre pour la garder. C'est vrai ces quatre mois avaient été sympa mais sans plus, ils avaient partagé de bons moments mais rien d'exceptionnel. C'était juste quelques balades dans le parc, des après-midis passées à bavarder à la terrasse du café du coin, deux ou trois sorties au restaurant, quelques étreintes enfiévrées... Mais tout ça n'avait pas d'importance. Avec un peu de chance d'ici quelques jours il aurait oublié tout ce qu'il aimait chez elle : sa façon de replacer cette mèche de cheveux derrière son oreille, ses yeux qui brillaient quand on lui servait un dessert au chocolat, son rire pas vraiment discret, son parfum légèrement acidulé, cette habitude de se mordre les lèvres lorsqu'elle était soucieuse, cette manière de passer ses bras autour de son cou pour l'embrasser, la façon dont sa robe glissait sur son corps lorsqu'elle se déshabillait dévoilant lentement sa poitrine voluptueuse avant de descendre le long de ses hanches...

Lâchant brusquement le carton rempli de ses affaires, Havoc partit en courant pour tenter de rattraper sa petite amie. Il dévala l'escalier en manquant de s'étaler sur le palier et sortit de l'immeuble juste à temps pour apercevoir la jeune femme monter dans une voiture qu'il identifia comme étant celle de Mustang. Se laissant tomber à genoux sur le sol tandis que les larmes lui montaient aux yeux, il les observa s'éloigner rapidement.



« Vous êtes sûrs que c'est une bonne idée ?
-Voyons Fuery on ne peut pas le laisser comme ça : ça fait deux jours qu'il n'a pas mis les pieds au QG. Si ça continue il risque d'avoir des problèmes, de se faire virer ou...
-Ou de voir Hawkeye débarquer chez lui pour le ramener au bureau en le menaçant de ses flingues.
-C'est vrai qu'elle en serait bien capable.
-Ok, mais je ne vois pas ce qu'on va pouvoir lui dire pour le réconforter. »

Les trois hommes échangèrent un regard avant que Breda ne se décide à appuyer sur la sonnette. Ils entendirent le léger tintement retentir à l'intérieur de l'appartement mais aucune réaction ne suivit. Poussant un soupir Breda reposa son doigt sur le bouton et laissa sonner jusqu'à ce que Falman lui donne une tape sur la main par crainte de déranger les voisins. Fuery posa son oreille contre la porte pour essayer d'entendre un bruit quelconque lui prouvant qu'il y avait bien quelqu'un à l'intérieur.

« Peut-être qu'il est sorti ?
-Pour aller où ?
-En tout cas je n'entends rien.
-Il est là je vous dis. Il doit faire exprès de ne pas répondre, marmonna Breda avant de se tourner vers la porte en haussant la voix : T'as entendu Havoc ? On sait que tu es là ! Alors maintenant viens nous ouvrir avant qu'on décide de défoncer la porte pour nous assurer que tu ne t'es pas pendu avec le cordon du téléphone auquel tu refuses de répondre !
-Il a raison Lieutenant : on s'inquiète nous, ajouta doucement Fuery.
-Havoc tu devrais te dépêcher d'ouvrir, tes voisins vont finir par sortir voir ce qui se passe.
-Magne toi, bon sang ! »

Ils s'interrompirent en entendant des mouvements de l'autre côté de la porte qui finit par s'entrouvrir tandis qu'Havoc, portant une tenue complètement débraillée et affichant une mine laissant présager qu'il n'avait pas fermé l'œil depuis sa rupture, passait la tête dans l'entrebâillement pour leur jeter un regard noir.

« Vous voulez quoi ?
-Tout d'abord nous assurer que tu étais toujours en vie, répondit Breda avec un sourire.
-Un premier point que nous sommes ravis de constater comme étant positif, ajouta Falman.
-Parfait, je suis heureux d'avoir satisfait votre curiosité. A la semaine prochaine, ou pas... grogna Havoc en s'apprêtant à refermer la porte.
-Attends ! Tu ne veux pas nous laisser entrer ? Histoire de discuter un peu.
-On a apporté du whisky, déclara Fuery en désignant la bouteille qu'il avait à la main.
-Pffff ! Vous êtes chiants !
-C'est à ça que ça sert les amis : à venir t'emmerder dans tes moments de déprime, rétorqua Breda en pénétrant dans le salon. Il laissa échapper un sifflement avant d'ajouter : J'aime beaucoup ta nouvelle déco à partir de bouteilles vides et de cendriers pleins, ça fait très...
-Célibataire ? marmonna le fumeur blond en s'allumant une nouvelle cigarette.
-Ouais, on pourrait dire ça comme ça.
-Mais tu devrais aérer un peu quand même, déclara Falman en s'approchant de la fenêtre tout en jetant un coup d'œil désapprobateur au tas de paquets de cigarettes vides. Et essayer de fumer un peu moins, ça ferait probablement du bien à tes poumons.
-J'en ai rien à foutre de mes poumons. De toute façon on m'a déjà brisé le cœur alors un organe de plus ou de moins...
-T'en fais pas un peu trop là ?
-Un peu trop ? Un peu trop ?! Ma petite amie m'a plaqué je te signale !
-Ça on l'avait compris. Mais tu devrais...
-Quoi ? Avoir l'habitude ? Je devrais peut-être me réjouir de m'être fait largué comme une merde une fois de plus ? Vous voulez quoi ? Que je compte le nombre de mes ex et à la centième vous m'offrez une voiture ?
-C'est pas ce que j'ai dit. Bien sûr on est vraiment désolés pour toi et on veut t'aider à dépasser cette mauvaise épreuve mais pour ça il faut te ressaisir mec !
-Il a raison Lieutenant. Et puis vous savez ce qu'on dit : Une de perdu, dix de retrouvée.
Havoc adressa un regard sombre au jeune adjudant avant de demander d'une voix résignée:
-Et dans le lot, combien qui finiront dans le lit de Mustang ?
-Hum... C'est vrai que sur ce coup le Colonel s'est montré vache.
-Vache ? Un enfoiré de première tu veux dire ?! L'espèce de salopard de dragueur de mes deux ! Je lui collerais mon poing dans la gueule tiens !
-Lieutenant Havoc !
-Ouais, ouais on critique pas le patron... N'empêche que quand il veut c'est vraiment un sale con ! Pourquoi est-ce qu'il me pique toujours mes petites amies ? Hein ? Vous allez pas me faire croire que c'est les femmes qui manquent ? Avec toutes les nanas qui lui tournent autour il faut toujours qu'il trouve le moyen de voler la mienne ! Toujours ! Ça commence sérieusement à me gaver cette histoire !
-T'exagères, il ne sort pas uniquement avec tes petites amies.
-En effet : le Colonel s'intéresse à tout ce qui porte une jupe, décréta Fallman.
-Courte de préférence.
-Ouais, mais il semble quand même avoir une affection particulière pour les filles qui sortent avec moi.
-Ben faut croire que tu as bon goût, supposa Breda en tapotant l'épaule du fumeur.
-Je préférerais qu'il ait des goûts différents des miens, soupira Havoc. Il se tut un instant avant d'ajouter plaintivement : Quand je pense que Natacha s'est tirée avec lui !
-T'es sûr ?
-Elle m'a juré que non, qu'il n'avait rien à voir dans notre rupture et que moi non plus d'ailleurs. Mais je suis sûr que c'est de sa faute. C'est toujours de sa faute ! Ma si jolie petite Natacha, il me l'a volée !
-Mais cette fille, Natacha, tu ne disais pas qu'elle était un peu chiante ?
-C'est vrai Lieutenant, vous passiez votre temps à vous plaindre qu'elle était jalouse et qu'elle vous empêchait de fumer.
-Non ! Natacha était parfaite ! Elle était canon et intelligente et drôle et tendre et charmante et...
-Ok, on a compris.
-J'aimais tout chez elle ! Tout ! Ses cheveux bruns qui sentaient si bons, et ses yeux verts si beaux, et son petit nez retroussé, et sa jolie bouche pulpeuse, et ses mains, et sa peau si douce et si chaude, et puis ses seins qui étaient magnifiques et juste comme je les aime... Sérieusement elle avait de si beaux nichons ! Et puis j'aimais sa taille aussi, et ses fesses rebondies, et...
-Lieutenant je pense que vous devriez garder ce genre de détails pour vous, bredouilla Fuery quelque peu gêné par le ton que prenait la conversation.
-Ou alors montre nous des photos qu'on voit exactement de quoi tu parles, ajouta Breda en esquissant un sourire.
-J'ai des photos du week-end qu'on a passé à la campagne. C'était vraiment un super week-end : j'avais loué une chambre dans un petit hôtel charmant au bord d'un lac, pratiquement tout mon salaire du mois y était passé mais je voulais l'impressionner. On avait fait une promenade en barque sur le lac, c'était tellement romantique. Puis on s'était baigné aussi. Et on avait mangé de la tarte aux myrtilles, elle aimait beaucoup la tarte aux myrtilles. Quoiqu'elle préférait les moelleux au chocolat, c'est toujours ce qu'elle prenait quand je l'invitais au restaurant. Je me rappelle il y a quinze jours on avait été manger dans ce petit resto du centre-ville et... »

Avec une expression résignée les trois hommes eurent alors droit au long exposé de la vie sentimentale de leur ami avec son ex-petite amie, Havoc ne leur épargnant aucun détail de leur histoire et ne s'interrompant que pour laisser échapper des sanglots et des soupirs mélancoliques. Au bout d'un moment qui leur parut une éternité, il s'arrêta de parler pour s'allumer une nouvelle cigarette et Breda profita de cette pause pour changer de sujet avant qu'il ne décide de leur décrire avec moult précisions le petit-déjeuner quotidien de la jeune femme.

« Bon tu sais quoi : je pense vraiment que tu as besoin de prendre l'air pour te changer les idées. Nous aussi d'ailleurs. Donc je propose qu'on aille faire un tour au café d'en face, on pourra boire un verre et qui sait il y aura peut-être d'autres filles mignonnes qui te feront oublier Natacha un moment.
-Quelle bonne idée !
-Excellente même.
-Boarf je sais pas trop... Je préfère rester chez moi, je ne vois pas trop l'intérêt d'aller dans un bar alors que j'ai de l'alcool ici. Puis je ne pourrais jamais oublier Natacha.
-Mais si, mais si...
-Et puis au moins dans un bar il y aura un peu plus de lumière et d'air frais.
-Allez c'est décidé : on t'emmène boire un verre dehors. File donc te laver, te raser et mettre des vêtements propres histoire d'être un peu plus présentable.
-Les gars vous êtes chiants ! Je ne veux pas sortir je vous dis !
-Lieutenant Havoc allez vous habiller c'est un ordre !
-Vous ne pouvez pas me donner d'ordre, c'est moi le plus gradé ici.
-Je savais bien qu'on aurait dû demander à Hawkeye de nous accompagner, murmura Fuery tandis que Breda s'avançait d'un air menaçant vers le sous-lieutenant qui s'était installé en reniflant dans son fauteuil tout en serrant une bouteille de gin à moitié vide contre son torse.
-Havoc ! Tu vas arrêter de jouer les larves pleurnichardes ! Il faut que tu reprennes le dessus bon sang ! Maintenant t'as dix minutes pour aller te débarbouiller, si après ça t'es pas prêt on te traine de force jusqu'au bar et tant pis si t'es encore en caleçon ! »



Installés à une table au fond de leur bar favori, Breda, Falman et Fuery plaisantaient bruyamment pour tenter de distraire Havoc qui continuait à se morfondre en sirotant une bière. Ils pensaient que l'emmener boire un verre entre hommes lui permettrait de se changer les idées mais ils avaient vite dû se rendre à l'évidence : si le sortir de son appartement s'était déjà révélé difficile, vouloir lui faire oublier sa rupture ne serait ce qu'un instant semblait être une mission impossible. Pourtant ils se donnaient beaucoup de mal afin de trouver quelque chose pouvant l'intéresser. Havoc avait eu ainsi droit à toutes les dernières rumeurs du QG, que ce soit le détail des dégâts causés par le Fullmetal suite à une dispute avec une nouvelle recrue l'ayant traité de minus ou les bruits absurdes qui courraient à propos d'une liaison tumultueuse entre le Colonel Archer et Kimblee. Falman lui parla brièvement de ses dernières lectures avant de laisser tomber ce sujet de conversation en voyant que le fumeur n'était pas le seul ennuyé par cette discussion et Fuery s'humilia publiquement en mimant le nouveau tour qu'il tentait d'apprendre à Black Hayate. Quant à Breda il s'assurait que son ami mange un peu pour éponger tout l'alcool qu'il avalait tout en lui envoyant fréquemment des coups de coudes avant de lui désigner d'un signe de tête peu discret le décolleté des serveuses qui passaient à proximité de leur table. Cependant, malgré toute leur bonne volonté, l'humeur de l'amoureux éconduit ne s'améliorait pas beaucoup même si, à leur grand soulagement, il avait cessé de pleurer. Repoussant les bouteilles vides au centre de la table, Havoc leva la main pour commander une nouvelle tournée avant de brusquement se recroqueviller sur son siège en fixant d'un regard horrifié l'entrée du bar.

« Bande de salauds ! Vous saviez qu'ils allaient passer ici et c'est pour me torturer que vous vouliez que je vienne !
-De quoi tu parles ? demanda Breda avant de tourner la tête en suivant le regard du Sous-lieutenant. Merde !
-C'est bien le Colonel qui vient d'entrer ? Avec une fille ?
-On dirait bien... Je suppose que la jeune femme en question c'est Natacha.
-Mais qu'est ce qu'il fout ici ? D'habitude il ne met jamais les pieds dans ce bar.
-Il le fait exprès ! Pour me narguer en paradant au bras de ma Natacha ! L'enfoiré !
-Voyons Havoc, ce n'est surement qu'une malheureuse coïncidence.
-Mon œil oui ! Il le fait exprès je vous dis ! Il n'a pas pu me narguer au QG alors il vient le faire ici ! Salaud ! Je ne sais pas ce qui me retiens de... Ben rien ! Je vais lui casser la gueule, ça lui apprendra à ce minable voleur de petites amies !
-Havoc non ! Du calme ! Crois moi c'est pas une bonne idée ! s'exclama Breda en attrapant son ami par le bras pour le faire rasseoir.
-Il a raison, ça ne vous attirerait que des ennuis Lieutenant.
-Et je doute que ça impressionne ton ex.
Le fumeur jeta un regard noir à son rival avant de soupirer bruyamment.
-Vous avez sans doute raison... Faut que je sorte d'ici, je ne veux pas qu'elle me voit dans cet état.
-Ok, on va attendre qu'ils s'installent et on sortira discrètement quand ils seront occupés.
-On dirait qu'ils regardent par ici, constata Fuery en lançant un coup d'œil au couple.
-Argh ! Planquez moi vite !
-Havoc t'exagères ! Se cacher sous la table c'est ridicule.
-En plus tout le monde nous fixe du coup... Tiens c'est qui celle-là ?
-Il me semble qu'elle veut parler au Colonel.
-Et elle n'a pas l'air contente.
-De quoi vous parlez ? » interrogea Havoc en sortant la tête de dessous la table pour jeter un regard intrigué au couple.

A quelques mètres de là, Roy Mustang, tenant l'ex de son Sous-lieutenant tendrement enlacée par la taille, s'était immobilisé tandis que le sourire qui ornait ses lèvres disparaissait à l'approche d'une jeune femme blonde apparemment furieuse. Le trouble du Colonel ne dura néanmoins qu'un instant et il reprit un visage avenant avant d'adresser son plus beau sourire à la nouvelle venue.

« Stacy ! Ça me fait plaisir de te voir.
-Bonjour Roy. Je suis ravie de te revoir aussi, j'avais cru que tu avais disparu de la ville dis donc.
-Ah bon ? Mais pourquoi ?
-Je ne sais pas, peut-être à cause du fait que tu ne m'as plus donné aucune nouvelle depuis ce matin où tu es sorti de chez moi. C'était il y a quoi ? Quinze jours ?
-Ah oui...hum...Je suis désolé. Tu sais en ce moment on a pas mal de boulot au QG et avec mon grade de Colonel j'ai de la paperasse à faire et des troupes à inspecter... Enfin la routine quoi.
-Je comprends, c'est vrai que tu es un bourreau de travail. Sans compter ce Lieutenant...Heu... Hawkeye, c'est bien ça ? Enfin cette horrible secrétaire qui te séquestre avec ces tonnes de dossiers à remplir. Tu dois vraiment souffrir mon pauvre Roy.
-Hé oui... Mais après tout je ne fais qu'agir pour le bien de mon pays.
-Exactement. Mais je suis contente de voir que tu ne te surmènes pas trop en t'octroyant des pauses de temps en temps. D'ailleurs tu pourrais me présenter à ton amie, susurra la jeune femme blonde en adressant un sourire qui n'avait rien d'amical à la demoiselle qui tenait Roy par le bras en le fixant d'un regard de plus en plus suspicieux.
-Euh... Bien sûr, quel mal-élevé je fais. Donc Stacy je te présente Natacha, Natacha voici Stacy.
-C'est ta cousine Natacha je suppose ?
-Ma...ma cousine ? bredouilla Roy dont les yeux passaient nerveusement d'une jeune femme à l'autre. Euh...Non c'est...une amie...juste une amie.
-Juste une amie ? Après la nuit qu'on a passé ensemble tu oses dire que je suis juste une amie ! s'indigna la jeune femme brune en lâchant brusquement son bras.
-Oh il ne faut pas lui en vouloir. Moi aussi avant j'étais juste une amie, maintenant notre cher Roy a tout bonnement oublié mon existence.
-Mais non pas du tout Stacy ! Je comptais te rappeler, je te l'assure !
-Je te crois Roy, répondit son ancienne conquête en laissant échapper un petit soupir méprisant.
-Comment ça tu comptais la rappeler ?! Et quand ?!
-Euh... Plus tard... Mais enfin ça ne veut pas dire que je compte rompre avec toi Natacha.
-Rompre ? Donc vous êtes ensemble ?
-Euh...Oui...enfin depuis pas longtemps...mais...hum...oui on est ensemble...
-Donc tu considères qu'on est ensemble et tu comptes la rappeler, résuma la petite amie actuelle du Colonel en le fixant d'un regard sombre.
-Hum...Oui j'allais la rappeler...mais juste pour prendre de ses nouvelles...en tout bien, tout honneur...
-Tu t'enfonces Roy chéri, murmura Stacy en lui adressant un sourire narquois.
-Quand je pense que j'ai plaqué un garçon adorable pour sortir avec toi et que tu oses me faire un coup pareil ! Espèce de sale coureur de jupons infidèle !
-Mais je n'ai rien fait ! Et puis il ne faut pas exagérer : techniquement on sort ensemble depuis deux jours alors je ne vois pas comment j'aurais pu t'être infidèle !
-Sale mufle ! » hurla Natacha tout en lui collant une gifle magistrale avant de tourner les talons pour quitter le bar.

Mustang contempla avec une mine contrariée la porte que la jeune femme venait de claquer tout en frottant machinalement sa joue endolorie avant de tourner les yeux vers Stacy qui le fixait d'un air enchanté. Il lui adressa un regard mi-sévère, mi-amusé avant de demander :

« Je suppose que tu es fière de toi ?
-Très. J'ai trouvé ça vraiment très amusant.
-Tu m'en vois ravi. Je ne te savais pas aussi jalouse.
-Oh je ne suis pas jalouse. C'est juste que je n'ai pas trop apprécié le fait que tu m'aies oublié comme l'une de tes vieilles chemises dont tu te serais lassée. Par contre elle, elle m'a semblé très jalouse. Ça m'étonnerait que tu la récupère.
-Je pense aussi. Tant pis, déclara philosophiquement Roy en haussant les épaules avant de proposer : Je t'offre un verre ?
-Là tout de suite ? Hum... Non, je ne crois pas, répondit la jeune femme avec un sourire. D'ailleurs je pense que tu devrais continuer à oublier mon numéro de téléphone. Ça serait beaucoup mieux parce que je n'ai plus tellement envie d'être un nom de plus dans ton carnet de rendez-vous. Je vais y aller. Mais ça m'a fait plaisir de te revoir Roy.
-Ok... Au revoir, marmonna Mustang en dissimulant sa déception derrière une expression amicale. Il la regarda s'en aller avant de laisser échapper un soupir tout en murmurant pour lui même : Ah les femmes je vous jure ! »

Après avoir constaté que tous les yeux du bar étaient fixés sur lui, le Colonel décida qu'il valait mieux quitter les lieux avant que sa réputation de séducteur ne soit définitivement entachée. Adressant un petit signe d'adieu aux quelques personnes qui continuaient à l'observer tandis que les conversations reprenaient il se dirigea vers la porte en se promettant de ne plus remettre les pieds ici jusqu'à ce que cette histoire soit oubliée. Pendant ce temps au fond de la salle, les hommes de l'équipe Mustang se dévisageaient d'un air incrédule en repensant à la scène à laquelle ils venaient d'assister. C'est alors qu'un ricanement se fit entendre à leur table.

« Havoc, ça va ?
-'tain la honte ! Vous avez vu comment Mustang s'est fait ridiculisé ? Même à moi ça n'est jamais arrivé !
-Oui c'était très humiliant, admit Falman.
-J'ai trouvé ça génial ! Franchement les gars vous aviez raison : il fallait vraiment que je sorte pour me remonter le moral !
-Tant mieux si ça vous a fait du bien Lieutenant, répondit Fuery en souriant avant d'ajouter après réflexion : Même s'il faut reconnaître que ce n'était pas tout à fait ce qu'on avait prévu.
-Et du coup je suppose que tu vas tenter de reconquérir Natacha ? interrogea Breda en piochant dans le panier d'amuse-gueules posé devant lui.
-Bof... Je ne crois pas que ça serait une bonne idée après la façon dont elle m'a largué. Et puis c'est vrai qu'elle est très jalouse. Havoc s'interrompit un moment pour s'allumer une cigarette avant de déclarer joyeusement : Par contre la blonde qui a joué ce coup tordu à Mustang n'est pas mal du tout : de la répartie et du caractère, de jolis yeux, de jolis seins aussi... Je la trouve charmante. Sans compter qu'inverser les rôles me ferait plaisir pour une fois.
-C'est sûr que ça donnerait une bonne leçon au Colonel.
-Ouais, je vais tâcher de la retrouver. Peut-être qu'elle habite le quartier. Mais pour le moment j'ai envie de vous offrir une nouvelle tournée, je me sens requinqué ça fait plaisir. Vous voulez quoi, la même chose ? demanda le fumeur avant de faire signe au barman.
-Ok, mais après on arrête parce que mine de rien ça fait beaucoup d'alcool et je commence à avoir la tête qui tourne.
-T'en fais pas Fuery : on prend un dernier verre pour fêter ma bonne humeur retrouvée puis on rentre sagement à la maison. Ce soir il faut que je me couche tôt pour être en forme pour aller bosser demain matin. J'ai hâte de retourner au QG !
-T'es au courant qu'Hawkeye va probablement te passer un savon pour ton absence ?
-C'est pas grave. On peut même me donner un blâme, ça sera peu de chose en comparaison avec ce qui vient de se passer. Non mais sérieusement vous imaginez tous les potins croustillants qu'on va pouvoir raconter sur le Boss ? Ça va se répandre comme une trainée de poudre dans le QG ! »

Les trois hommes échangèrent un regard tandis que le Sous-lieutenant Havoc laissait échapper un éclatement de rire machiavélique tranchant étonnement avec son habituel caractère bienveillant. Ils n'avaient jamais pensé que cette histoire aurait pu se terminer de cette façon. Enfin le plus important était que leur ami aille mieux.

:D

Date: 2010-02-14 05:05 pm (UTC)
From: [identity profile] cookie-chocolat.livejournal.com
Youhou !! J'adôôre ! Tout simplement ! Je m'attendais pas à ça, quel retournement de situation ! C'est tout simplement génial !! Bravo pour ce bel OS de St Valentin ^^ MERCI !

(no subject)

Date: 2010-02-15 08:30 pm (UTC)
From: [identity profile] jainas.livejournal.com
Heureusement que la justice immanente veille et que Roy s'en prend également plein la tête de temps en temps !
Beau one-shot très bien tourné sur les péripéties romantiques de la partie fumeuse de l'équipe Mustang ! :)

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