7 novembre – Marionnette - Saint Seiya

[chibi-usagui.livejournal.com]

 

Titre: Tirer les ficelles
Auteur: chibi_usagui
Jour/Thème: 7 novembre - Marionnette
Fandom: Saint Seiya
Personnage : Saga, Camus
Rating: PG 13
Disclaimer: Tout à M. Kurumada, Shueisha, Toei.
Participation au vote de fin de mois: On verra

Warning éventuel : Oui, deux fois le même jour, c’est pas grave ?

Tirer les ficelles 

 

Quand il était encore apprenti, Saga avait sympathisé avec ce petit garçon si froid qu’on disait venu de France.

Malgré les coups d’œil assassins et jaloux du petit Milo, Saga, qui était aimable avec tous les enfants, avait vite remarqué combien le petit Camus était intelligent et avide de savoir. Un peu comme lui.

Saga prit plaisir à lui enseigner ce qu’il savait. Ils se rejoignaient dans leur passion commune des livres, et le futur Gémeaux se trouvait l’esprit d’un grand frère pour le gracieux bambin.

Moins honorablement, en un sentiment qui flattait son ego mais pas la noblesse d’âme qu’on lui accordait, Saga éprouvait un plaisir incontestable à voir le petit Camus si distant avec les autres accourir à son moindre appel comme une marionnette dont on tirait le fil d’un coup sec pour quelle se rapproche.

Il aimait de voir le petit visage levé vers lui avec confiance, ses yeux profonds se poser sur son intelligence d’adolescent comme s’il représentait la science infuse et était en mesure de répondre à toutes ses questionnements d’enfant précoce.

 

Cette attention sincère et bienveillante au départ se teinta de plus en plus de sentiments de domination et de pouvoir au fur et à mesure que celui qu’il appelait " l’Autre " commençait à prendre une place inquiétante dans sa tête.

Si au départ il s’était montré ennuyé des crises de colère et d’authentique chagrin de Milo chaque fois que Camus passait du temps avec lui, Saga se délecta bientôt de voir le petit Français accourir après une hésitation et une parole d’amitié à son camarade grec.

Il adora – non, " l’Autre " adora – voir la figure mâchurée de larmes et déconfite de Milo, il se sentit investit du pouvoir. Il tirait les ficelles, et cet enfant qui ne s’attachait à personne était attaché à lui par des fils qu’il ne voyait pas.

Manipuler ses semblables était… grisant.

 

Une fois l’armure des Gémeaux obtenue, son frère si dangereux neutralisé en toute discrétion, " l’Autre " prit de plus en plus de pouvoir, et dans les nouvelles responsabilités que cela engendrait il ne pensa plus qu’occasionnellement au petit apprenti qu’il avait parrainé, sauf pour se demander s’il survivrait à la Sibérie.

Il recommença à y penser quand Camus revint de cette lointaine contrée avec l’armure du Verseau sur le dos.

La bonne part de lui qui survivait, tapie dans un coin de sa personnalité et qui neutralisait encore de temps à autre son double maléfique se réjouit sincèrement de la réussite de Camus.

" L’Autre ", lui, eût des idées moins plaisantes, ou plutôt trop plaisantes.

Sa petite marionnette était de retour, et l’enfant chétif s’était métamorphosé en adolescent gracile d’une beauté glaciale.

Un adolescent à qui il devrait être si agréable de voler l’innocence.

Camus répondrait-il encore à ses appels, se laisserait-il diriger comme avant – mais dans un autre registre - par le manipulateur qu’il était ?

 

Comme il avait usurpé l’identité du Grand Pope, Saga ne pouvait hélas se dévoiler sa véritable identité et profiter de son ascendant.

Il n’eût donc plus l’occasion de vérifier la docilité de sa marionnette, et se contenterait d’y rêver.