![[identity profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/openid.png)
![[community profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/community.png)
Titre: For your ears only
Auteur:
aramis_chan
Jour/Thème: 7 septembre/Ne le dis à personne
Fandom: Mythologie grecque
Personnage: Cassandre
Rating: G
Participation au vote de fin de mois: peut-être
La nuit, elle rêve de flammes qui dévorent tout, qui s'étendent à perte de vue et s'approchent d'elle avec une lenteur étouffante; elle rêve de feu, mais elle ne sait pas, en s'éveillant, s'il s'agit d'inutiles prophéties – ou de lui...
Dans ses rêves, il est de feu, comme l'est le cheval des Grecs (étincelles brûlantes cachées tout au fond de son ventre), comme l'est sa ville chérie, comme l'est le corps d'Hector, leur dernier rempart. Elle avait cru: à Hélios le char et l'astre brûlant et la corvée du même chemin à parcourir chaque jour, à lui sa lumière bienfaisante, mais non: il est des flammes la nuit, et un souffle ardant le soir, quand elle a fermé les yeux; il chuchote doucement à son oreille, et, de sa voix mélodieuse comme un chant, il lui dit la journée de demain.
Elle n'ouvre pas les yeux, alors, de peur de l'attirer par son regard ("Tu as de beaux yeux, Cassandre," lui avait-il dit, et promis de les faire voir plus loin que ceux des autres mortels.); il ne la touche pas, n'effleure pas même ses cheveux, n'alourdit pas son lit de sa présence. Mais elle sent son corps par la sensation de sa chaleur toute proche, par sa propre transpiration et sa respiration qui s'accélère tandis qu'il énumère – avec plus de colère que de satisfaction vengeresse, car il se bat de leur côté, son dieu – les morts de demain. Elle tremble sous la caresse de sa voix; elle se révolte en elle contre l'intimité sournoise et sans issue que crée ce savoir partagé; mais il ne se tait pas. Ce don, c'est elle qui l'a voulu.
Le matin, tirée de son sommeil – il est peut-être plus important que jamais, après des années de guerre, que les princesses de Troie paraissent, alertes, belles, aux côté de couple royal – elle criera peut-être ces noms; on ne l'écoutera pas. Ils seront aveugles à l'évidence même qui lui donne raison, jour après jour, et elle sent, oppressante, la présence de son dieu, pourtant parti sur le champ de bataille; une fois de plus, ils sont seuls avec leurs secrets, comme des amants, comme des alliés, comme s'il lui avait demandé le secret et qu'elle l'avait accordé, alors que tout en elle hurle. Comme si elle avait accordée la récompense pour son don et ainsi érigé entre elle et le reste du monde un mur en faisant un pas vers le domaine des dieux; comme si son non n'avait aucune réalité sinon en son corps même, qu'il ne touchera pas.
Auteur:
![[livejournal.com profile]](https://www.dreamwidth.org/img/external/lj-userinfo.gif)
Jour/Thème: 7 septembre/Ne le dis à personne
Fandom: Mythologie grecque
Personnage: Cassandre
Rating: G
Participation au vote de fin de mois: peut-être
La nuit, elle rêve de flammes qui dévorent tout, qui s'étendent à perte de vue et s'approchent d'elle avec une lenteur étouffante; elle rêve de feu, mais elle ne sait pas, en s'éveillant, s'il s'agit d'inutiles prophéties – ou de lui...
Dans ses rêves, il est de feu, comme l'est le cheval des Grecs (étincelles brûlantes cachées tout au fond de son ventre), comme l'est sa ville chérie, comme l'est le corps d'Hector, leur dernier rempart. Elle avait cru: à Hélios le char et l'astre brûlant et la corvée du même chemin à parcourir chaque jour, à lui sa lumière bienfaisante, mais non: il est des flammes la nuit, et un souffle ardant le soir, quand elle a fermé les yeux; il chuchote doucement à son oreille, et, de sa voix mélodieuse comme un chant, il lui dit la journée de demain.
Elle n'ouvre pas les yeux, alors, de peur de l'attirer par son regard ("Tu as de beaux yeux, Cassandre," lui avait-il dit, et promis de les faire voir plus loin que ceux des autres mortels.); il ne la touche pas, n'effleure pas même ses cheveux, n'alourdit pas son lit de sa présence. Mais elle sent son corps par la sensation de sa chaleur toute proche, par sa propre transpiration et sa respiration qui s'accélère tandis qu'il énumère – avec plus de colère que de satisfaction vengeresse, car il se bat de leur côté, son dieu – les morts de demain. Elle tremble sous la caresse de sa voix; elle se révolte en elle contre l'intimité sournoise et sans issue que crée ce savoir partagé; mais il ne se tait pas. Ce don, c'est elle qui l'a voulu.
Le matin, tirée de son sommeil – il est peut-être plus important que jamais, après des années de guerre, que les princesses de Troie paraissent, alertes, belles, aux côté de couple royal – elle criera peut-être ces noms; on ne l'écoutera pas. Ils seront aveugles à l'évidence même qui lui donne raison, jour après jour, et elle sent, oppressante, la présence de son dieu, pourtant parti sur le champ de bataille; une fois de plus, ils sont seuls avec leurs secrets, comme des amants, comme des alliés, comme s'il lui avait demandé le secret et qu'elle l'avait accordé, alors que tout en elle hurle. Comme si elle avait accordée la récompense pour son don et ainsi érigé entre elle et le reste du monde un mur en faisant un pas vers le domaine des dieux; comme si son non n'avait aucune réalité sinon en son corps même, qu'il ne touchera pas.
(no subject)
Date: 2009-09-07 12:30 pm (UTC)(no subject)
Date: 2009-09-10 04:53 pm (UTC)(no subject)
Date: 2009-09-08 11:15 am (UTC)L'ambiance est superbe, et le style est savoureux ♥
(no subject)
Date: 2009-09-10 04:54 pm (UTC)Merci beaucoup! :)