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Titre : (n/a)
Auteur : ylg
Jour/Thème : 21 mars/avoir un toit sur la tête + shojo-ai
Fandom : Les compagnons du crépuscule – Le dernier chant des Malaterre
Personnages/Couple : Ancelinotte/Anaïs
Rating : PG
Warnings éventuels : pas franchement plus que dans la BD de base ; avoir lu le tome 3 jusqu'au bout est préférable.
Disclaimer : François Bourgeon
Participation au vote de fin de mois : Non
**
Pour l'Ancelinotte, avoir un toit sur la tête les premières années de sa vie c'était quelque chose d'acquis. Quand elle a grandi et a été en âge de comprendre les méchancetés jetées par tout le monde autour, on lui a fait sentir que pour la fille d'une putain, avoir un coin de paillasse où dormir et quantité de corvées à accomplir, c'était une grâce qui lui était faite. Il n'y avait aucune raison pour que ça change jamais, à moins qu'elle ne commette une faute grave, qu'alors elle soit jetée à la rue et en soit réduite au même sort que sa mère.
Depuis qu'elle a quitté les ruines de Montroy avec la petite troupe composite de comédiens, elle comprend combien c'était un mensonge.
Désormais, un toit au-dessus d'eux pour dormir, ça n'est plus qu'une étape parmi tant d'autres sur leur route sans fin. C'est une halte pour l'hiver, comme quand « eux » se sont arrêtés dans « sa » ville autrefois.
Ça veut dire être les uns sur les autres tout le temps qu'ils restent sous ce toit.
Quand ils voyagent à leur gré ils se partagent l'espace ; charrette, tente, belle étoile. Une auberge en revanche c'est une seule chambre pour tous. Comme autrefois quand elle était servante, ils se retrouvent à tous coucher ensemble.
Ça tient chaud, ça aide à garder leurs affaires sous les yeux quand d'autres clients de l'auberge pourraient vouloir y mettre la main. C'est partager les bruits et les odeurs plus que d'habitude, et personne ne peut ignorer qui fait l'amour à qui. (Oh, tout le monde le sait le reste du temps, mais ils ne le voient, ne l'entendent pas forcément pour autant.)
Au début ça rassurait Ancelinotte : ça ressemblait à ce qu'elle connaissait, en mieux. Des murs, un abri, pas de gardes pour la tripoter (comme si elle ne valait pas mieux que sa mère) : juste Anaïs et Mariotte et des amis. Ces étapes-là, ça voulait dire être en sécurité et pas à la merci des loups (il lui a fallu du temps pour apprendre à faire confiance à l'ours Martin).
Et puis depuis qu'elle est plus... proche d'Anaïs que de tous les autres, qu'elle s'est faite peu à peu à leur vie nomade, qu'elle fait vraiment partie du groupe, ça a changé.
Ancelinotte a envie d'un coin de terre juste pour elles deux, un carré de toile ou une peau de mouton ou même juste une clairière et personne autour, l'impression qu'elle serait juste elles deux au monde.
Elle voudrait parfois ne plus partager. C'est difficile vue la vie qu'ils mènent, où le partage est de mise pour tous les biens matériels (pas pour le sexe normalement, encore que...)
Mais quand Anaïs le suggère, quelque chose se révolte au fond d'Ancelinotte :
« Rêves-tu d'une maison où faire notre vie ?
- Ça voudrait dire, arrêter notre route, se fixer en un seul endroit ?
- Je suppose.
- Non. Non, plus maintenant. »
Ça serait presque revenir à sa triste vie d'autrefois, en un sens.
À la place, un foyer que l'on transporte avec nous, un toit emprunté de temps en temps et les étoiles le reste du temps... C'est aussi bien ainsi.
Auteur : ylg
Jour/Thème : 21 mars/avoir un toit sur la tête + shojo-ai
Fandom : Les compagnons du crépuscule – Le dernier chant des Malaterre
Personnages/Couple : Ancelinotte/Anaïs
Rating : PG
Warnings éventuels : pas franchement plus que dans la BD de base ; avoir lu le tome 3 jusqu'au bout est préférable.
Disclaimer : François Bourgeon
Participation au vote de fin de mois : Non
Pour l'Ancelinotte, avoir un toit sur la tête les premières années de sa vie c'était quelque chose d'acquis. Quand elle a grandi et a été en âge de comprendre les méchancetés jetées par tout le monde autour, on lui a fait sentir que pour la fille d'une putain, avoir un coin de paillasse où dormir et quantité de corvées à accomplir, c'était une grâce qui lui était faite. Il n'y avait aucune raison pour que ça change jamais, à moins qu'elle ne commette une faute grave, qu'alors elle soit jetée à la rue et en soit réduite au même sort que sa mère.
Depuis qu'elle a quitté les ruines de Montroy avec la petite troupe composite de comédiens, elle comprend combien c'était un mensonge.
Désormais, un toit au-dessus d'eux pour dormir, ça n'est plus qu'une étape parmi tant d'autres sur leur route sans fin. C'est une halte pour l'hiver, comme quand « eux » se sont arrêtés dans « sa » ville autrefois.
Ça veut dire être les uns sur les autres tout le temps qu'ils restent sous ce toit.
Quand ils voyagent à leur gré ils se partagent l'espace ; charrette, tente, belle étoile. Une auberge en revanche c'est une seule chambre pour tous. Comme autrefois quand elle était servante, ils se retrouvent à tous coucher ensemble.
Ça tient chaud, ça aide à garder leurs affaires sous les yeux quand d'autres clients de l'auberge pourraient vouloir y mettre la main. C'est partager les bruits et les odeurs plus que d'habitude, et personne ne peut ignorer qui fait l'amour à qui. (Oh, tout le monde le sait le reste du temps, mais ils ne le voient, ne l'entendent pas forcément pour autant.)
Au début ça rassurait Ancelinotte : ça ressemblait à ce qu'elle connaissait, en mieux. Des murs, un abri, pas de gardes pour la tripoter (comme si elle ne valait pas mieux que sa mère) : juste Anaïs et Mariotte et des amis. Ces étapes-là, ça voulait dire être en sécurité et pas à la merci des loups (il lui a fallu du temps pour apprendre à faire confiance à l'ours Martin).
Et puis depuis qu'elle est plus... proche d'Anaïs que de tous les autres, qu'elle s'est faite peu à peu à leur vie nomade, qu'elle fait vraiment partie du groupe, ça a changé.
Ancelinotte a envie d'un coin de terre juste pour elles deux, un carré de toile ou une peau de mouton ou même juste une clairière et personne autour, l'impression qu'elle serait juste elles deux au monde.
Elle voudrait parfois ne plus partager. C'est difficile vue la vie qu'ils mènent, où le partage est de mise pour tous les biens matériels (pas pour le sexe normalement, encore que...)
Mais quand Anaïs le suggère, quelque chose se révolte au fond d'Ancelinotte :
« Rêves-tu d'une maison où faire notre vie ?
- Ça voudrait dire, arrêter notre route, se fixer en un seul endroit ?
- Je suppose.
- Non. Non, plus maintenant. »
Ça serait presque revenir à sa triste vie d'autrefois, en un sens.
À la place, un foyer que l'on transporte avec nous, un toit emprunté de temps en temps et les étoiles le reste du temps... C'est aussi bien ainsi.