ext_130622: (yoko khâny)
[identity profile] ylg.livejournal.com posting in [community profile] 31_jours
Titre : ma tendre amie
Auteur : ylg
Jours/Thèmes : 12/13 février - louange/mon ami(e) + littérature
Fandom : Yoko Tsuno ; L'Orgue du Diable, La frontière de la vie
Personnages/Couple : Yoko Tsuno, Ingrid Hallberg
Rating : G
Disclaimer : les personnages acteurs sont la propriété de Roger Leloup, je ne cherche pas à me faire de sous avec. Les personnages cités à la fin appartiennent à Bram Stoker (mais sont peut-être passés dans le domaine public depuis le temps ?)
Participation au vote de fin de mois : peut-être, tiens.

Note 1 : co-écrite pour [livejournal.com profile] yuri_a_tt_prix, thème « la plus belle lettre »

***

L'été s'achève et l'automne pointe son nez. Yoko est rentrée d'Allemagne depuis quatre jours, de nouveau au travail depuis la veille. La reprise s'est faite sans heurt mais le lendemain s'annonce déjà plus dur.


Au courrier du matin, entre les factures et les prospectus, une surprise :

une enveloppe épaisse, portant son nom et son adresse écrits d'une main qu'il lui semble connaître mais qu'elle ne replace pas tout de suite.
Dans un coin un joli timbre, bon à collectionner, orné d'une flamme différente de ce dont elle a l'habitude, tant pour les courriers intérieurs à ce pays où elle réside que pour les lettres qu'elle reçoit de ses parents depuis le Japon.

À l'intérieur, une autre enveloppe plus petite, de qualité, portant encore les mêmes mentions, et encore plusieurs papiers.

D'abord une petite note, de la même écriture que les enveloppes : Ingrid qui dit joindre à son courrier un mot de son cousin ;

Pardonnez-moi : Rudi m'a surprise comme j'allais poster cette lettre et a voulu s'y joindre ; dans mon impatience je n'ai pas voulu attendre et refaire ma lettre, aussi la trouverez-vous dans sa propre enveloppe, avec tout ce qu'il se charge de porter à la poste.


(Yoko en reconnaîtra l'écriture, il plaisante avec cela d'ailleurs), et un autre d'Eva. Ceux-là, elle les lira donc plus tard.

Il y a également un dessin fait par Magda, qu'elle déplie et regarde aussitôt.

Le dessin d'enfant, vivement coloré, représente une petite fille qui marche (oh, les jambes de profil, à l'égyptienne !) et qui sourit d'une oreille à l'autre, une petite fille avec des couettes, heureuse entre,
d'un côté deux parents – un papa, bonhomme aux cheveux courts, le seul qui n'est pas en robe sur cette image, une maman aux cheveux longs qui ondulent un peu autour de ses épaules – et de l'autre côté, deux amies, dont l'une, seule figure brune dans un dessin plein de gens blonds, lui ressemble, et la dernière, encore une blonde, arbore les macarons d'Ingrid. Les détails typiques personnels à chacun d'eux se reconnaissent facilement malgré la stylisation enfantine.
Autour des bonshommes, des fleurs, et des trucs qui doivent être des oiseaux mais qui ressemblent aussi à des avions.
Yoko sourit et met soigneusement le "tableau" de côté.

Il reste encore un message adressé à Vic et Pol, qu'elle est chargée de leur transmettre. Elle le fera sans faute : de nouveaux amis, et la preuve qu'ils tiennent à vous, c'est toujours précieux.
Les deux l'émeuvent : l'amitié de tous les autres dans ce gros paquet bien sûr, comme la lettre bien plus privée d'Ingrid, privilégiée, qu'elles deux seules auront lue, protégée par son enveloppe supplémentaire.
Personne d'autre qu'elles n'en savent le contenu.


Tout le reste dûment mis de côté, elle ouvre la lettre d'Ingrid elle-même.

Un très léger parfum s'en échappe au moment de l'ouvrir, ou bien n'est-ce que son imagination ?

Elle est écrite sur un papier à lettre de qualité lui aussi, assorti à l'enveloppe. Délicatement orné, sans artifice excessif. Un petit quelque chose de discret dans le coin. Sans être trop fantaisiste, mais quand même joli, tendre ; pas de froideur officielle ni d'exagération.

Elle prend son temps pour déplier les feuillets. Les feuillets, plusieurs, nombreux, car elle est longue, cette lettre. Plusieurs pages !

Avec émotion, elle porte le regard sur l'écriture soignée et commence sa lecture.

La lettre est datée du lendemain de son départ de Rotenburg. Autant dire qu'elle la suit de près ; elles ont quasiment voyagé ensemble !
(Ou l'auraient fait si Ingrid l'avait vraiment postée le jour même, sans attendre les ajouts de Rudi, Eva et Magda. Les autres lettres, plus courtes, moins urgentes pour elle, sont datées du jour suivant.)


Chère Yoko,

je réalise quelle erreur j'ai commise en laissant ainsi traîner les choses ; j'aurais dû vous écrire moi-même bien plus tôt.
Mon cousin Rudi l'a bien compris, mieux que moi, à m'entendre souvent parler de vous.

Béni soit-il pour son initiative, bien que je tremble encore de savoir ce qu'il vous en a coûté. J'ai une pleine confiance en le docteur Schulz et maintenant en Eva pour vous avoir remise sur pied mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter néanmoins ; vous sembliez parfaitement remise en me quittant, mais avez-vous bien supporté votre voyage de retour vers chez vous ?
Ne me laissez pas sans nouvelles, je vous en prie.

[...]



À l'écrit, Ingrid se permet facilement d'appeler Yoko « mon amie », ma chère, très chère amie », chose qui à l'oral, où elles vivent aujourd'hui, sonnerait étrangement faux.

Elle s'épanche, se fait littéraire. C'est presque un roman qu'elle écrit là !


Ingrid adresse à Yoko des remerciements, encore, pour être venue si en réponse à « son » appel, elle y voit là la preuve encore de son dévouement et exprime sa reconnaissance. Elle y ajoute son admiration pour tout ce qu'elle a fait cet été, non seulement avoir si vite volé à son secours, mais aussi s'être dévouée à Magda, avoir soutenu Eva, aller jusqu'à contrer puis pardonner le médecin véreux de l'équipe.

Elle fait de son mieux pour éviter les reproches pour avoir risqué sa vie au passage, mais son inquiétude filtre entre ses mots.


Ça devient presque gênant, tant de louanges. Et à les voir reprises de façon similaire à certains passages de la fausse lettre rédigée par Rudi, Yoko soupçonne qu'Ingrid les a souvent chantées devant lui et sa mère, pour qu'il les ait si facilement imitées, il s'en soit ainsi imprégné.

Quand elle lui écrit, certains termes sont repris à l'identique et sonnent toujours vrais ici. Yoko en déduit que Rudi les avait entendus de la bouche même d'Ingrid.

(De même, la cousine n'était pas surprise de la voir arriver ; c'est donc qu'elle la connaissait déjà, qu'elle savait l'attachement d'Ingrid pour elle. C'est qu'Ingrid qui se languissait d'elle a parlé longuement de Yoko à ses cousins, et elle l'a fait en termes élogieux.
Sans pour autant trahir le secret mis en place pour masquer l'horreur de l'Orgue du Diable, sans révéler la vérité sur le dernier travail et sur la mort de Werner Hallberg, elle leur a tout même raconté, encore et encore, comme Yoko fut attentionnée envers elle, comment lui a offert d'emblée son amitié ; elle a vanté son courage et sa débrouillardise. Elle lui a sauvé la vie et l'a prise sous son aile, elle l'a aidée dans son deuil de son papa...

Apparemment, même tronqué, son discours a suffi à convaincre Rudi que Yoko était la mieux indiquée pour venir veiller sur elle dans les circonstances étranges entourant la brusque maladie d'Ingrid.)


La lettre raconte encore le bonheur du cousin Rudi et de l'amie Eva, de la petite Magda qui vit désormais comme n'importe quelle fillette de son âge.

[...]

Nul doute qu'Eva vous tiendra elle-même au courant, mais de mon côté je tiens à vous faire parvenir les nouvelles que j'aurai de Rudi pour leur mariage, et pour les progrès de Magda.



Et puis Ingrid parle d'elle, sa santé, son travail, et s'enquiert de tout cela chez Yoko.

[...]

J'ai repris le travail (et c'est en grande partie grâce à vous !)
Mais en retour, vous voilà arrêtée à votre tour et j'en tremble encore.
Enfin, je vous sais pourtant rétablie, il serait temps de ne plus y penser...



Elle raconte ce qu’elle devient, partage ses pensées intimes, sans se cacher derrière d’autres personnes, amis ou famille ;

Et Yoko se demande fugitivement comment a-t-elle écrit cette lettre, dans quelles circonstances ; seule dans sa chambre sans doute ? A-t-elle défait ses cheveux, elle qui les garde pourtant attachés même pour dormir pour éviter qu'ils ne s'emmêlent – et qui les refait tout de même chaque matin ?
Sans doute pas, non. Mais ça n'empêche pas de rêver.


[...]

Je vous joins les dates de mon prochain concert. Espérons-le sans vampires ni diables, mais ensoleillé de votre sourire.

[...]

Ici le temps se rafraîchit doucement ; même en sachant que c'est juste l'automne qui s'en vient naturellement, j'ai l'impression qu'en partant, vous avez emporté avec vous mon soleil.

Il faudra, si vous le pouvez, que vous reveniez à Rotenburg à la saison prochaine – vous verrez, elle a son charme aussi. Plus que Sankt Goar que vous connaissez déjà – et où je me ferais bien sûr une joie de vous accueillir de nouveau si vous y repassiez
un nouveau sujet sur le Rhin avec ou sans ses légendes, n'importe quoi en Allemagne, ou pour des vacances, pourquoi pas ?



Bien sûr qu'elle y reviendra volontiers si l'occasion se présente.

Yoko regrette presque de bientôt reprendre le travail, d'avoir à rattraper ces deux mois d'arrêt après sa convalescence.

Ça sera dur au début, malgré la présence de Vic et Pol pour la soutenir. Maintenant, la présence d'Ingrid en filigrane, transmise par cette lettre ajoute à ce soutien et lui redonne pleine confiance en elle et en la force de son corps. Savoir que son amie pense à elle, avoir la possibilité de lui confier certaines joies ou peines dont elle ne fera pas forcément part aux garçons, lui donne une force nouvelle.



La lettre continue ; justement elle évoque cet arrêt et la présence de Vic et Pol.

[...]

Je suis un peu jalouse de vous savoir rentrée chez vous ; rassurée bien sûr de vous savoir entre les bonnes mains de vos deux amis : j'ai vu Pol jouer les anges gardiens, comme vous l'en aviez chargé, mais à cause de cela même je crains un peu que vous ne m'oubliiez, loin de moi et en leur compagnie attentionnée.


Jamais !

Bien sûr l'amitié de Vic et de Pol lui est infiniment précieuse, mais elle n'est pas comparable à ce qu'elle ressent pour la jeune fille.



Au fil de sa lecture la fatigue de Yoko s'envole ; elle est prête à lui répondre immédiatement, de façon aussi kilométrique s'il le faut. Elle ne sait pas encore, à l'avance, ce qu'elle dira, combien de pages elle aussi noircira, si les mots lui viendront facilement, mais si elle se lance, ça ira sans nul doute.


Impulsive comme toujours, elle s'arme de papier et de son stylo préféré et s'attelle à lui répondre. Quitte à peut-être changer d'avis plus tard, en cours de route ou après en se relisant, prise dans l'émotion du moment, dans la communion de leurs deux cœurs, elle ne veut pas attendre.


Yoko est quelqu’un de très spontané : est-ce un avantage ou une gêne, ici, pour verser son cœur sur une page blanche ? Elle parle toujours sans détour. Mais écrire... ça va peut-être se révéler une autre affaire.
Ingrid l'a fait visiblement sans problème, mais à elle, lui faudra-t-il un long temps de réflexion pour chaque phrase, chaque idée, ou tout se formera-t-il directement ?

Enfin qu'importe : même si tout ne lui vient pas aussi naturellement qu'à Ingrid, artiste pour qui cela semble couler de source, elle peut suivre son modèle et lui répondre point par point.


Si elle s'écoute, si elles se répondent ensuite de façon constante – Ingrid doit le souhaiter, se dit Yoko, et elle-même espère être à la hauteur – elles pourront rivaliser avec...

des amies intimes qui s'échangent de longues lettres dans lesquelles elles se disent tout... maintenant qu'elle y pense elle n'en connaît pas beaucoup. Mina Murray et Lucy Westenra ne sont peut-être pas le meilleur exemple ? Elles ne sont ni mortes ni près d'être mariée ni l'une ni l'autre et puis surtout, leur histoire de vampire à elles, elle s'est bien terminée !
Les fantômes croisés sont finalement tous humains, personne n'est mort, le sang échangé a même sauvé des vies, leur vampire a trouvé à faire un beau mariage, docteurs et aventuriers s'en sont bien sortis, et tout le monde est heureux.

Avec tout de même cette pensée amusée au cœur, elle attaque joyeusement sa réponse. Oui, leur histoire sera bien plus belle, plus longue et plus heureuse. Et leur épilogue est loin d'être fini.


***


Note 2 : pour les gens aventureux, une tentative d'imitation du dessin de Magda est disponible sur mon LJ (en deux exemplaires).

(no subject)

Date: 2009-02-13 08:23 am (UTC)
From: [identity profile] flo-nelja.livejournal.com
Yeah, une fic Yoko Tsuno sur les tomes dont je me rappelle bien ! Et sur des persos que j'aime, en plus ! :-)
Mais oui, le fait d'écrire comme ça va bien à Ingrid, et j'aime le dessin, aussi. Tiens, elles se vouvoient ? Je ne me rappelais plus... ^^

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