30 novembre - dernière ligne droite - original

[terpine.livejournal.com]

Titre : De la dernière heure de cours avant le week-end (Ou comment passer le temps en philo)
Auteur : Terpine aka Coatlicue
Jour/Thème : 30 Novembre/Dernière ligne droite
Fandom : Originial
Personnages/Couples : Une classe de terminale S, un prof’ de philo
Rating : G
Disclaimer : Je me suis méchamment inspiré de ma classe. U.U Sinon everything's mine.
Participation au vote de fin de mois : Allez soyons fou ! Oui !
Note : Toutes mes excuses auprès des professeurs de philosophie et des élèves de terminale S. U.U

 

Le petit avion de papier effectua un impressionnant vol plané à travers la salle de cours et s’écrasa sous le radiateur en fonte. Le professeur de philosophie, emporté dans une dimension parallèle à la leur depuis maintenant une bonne dizaine de minutes, ne remarqua rien et continua de s’extasier sur Phèdre, Socrate et Lysias.

Il ne restait plus que quarante trois minutes et trente huit secondes avant d’entendre le son béni de la sonnerie. La dernière ligne droite avant ce week-end tant attendu depuis plus de six jours.

Le propriétaire de l’engin aérien se glissa subrepticement entre deux chaises, allongea le bras pour récupérer l’avion coincé entre deux tuyaux et le projeta de nouveau à travers la pièce. Cette fois-ci, il atterrit sur une table d’une élève. Abandonnant son cahier couvert de gribouillages, elle attrapa l’avion et entreprit de dessiner consciencieusement de grosses flammes sur les ailerons, puis le renvoya dans les airs.

Manque de chance pour elle, il atterrit pile sur le bureau, bien coincé entre la sacoche professorale et un paquet de copies.

Des petits rires discrets fusèrent. Une élève, ayant loupé l’événement, se demanda ce qui se passait. On lui désigna l’objet en papier coincé sur le bureau et elle rit à son tour.

Le professeur s’échina à dessiner au tableau ce qui était censé être un attelage avec deux chevaux. Un élève proche du bureau en profita pour se pencher dangereusement et attraper l’avion en papier.

Il eut droit à une ovation silencieuse.

Un autre élève secoua la tête, consterné par l’attitude puéril de ses congénères mais observa tout de même avec une pointe d’intérêt le petit avion voler au dessus de lui.

De retour sur Terre, le professeur demanda s’il y avait des questions avec un air un peu à l’ouest. La classe dans leur ensemble se calma un peu. Une élève se tortilla sur sa chaise, pesa le pour et le contre puis osa lever le doigt, quitte à se ridiculiser. Mais la question était trop tentante. Le professeur l’enjoignit à parler.

Qui était la fille dans le triangle amoureux Phèdre/Socrate/Lysias ?

Le pauvre professeur dut se résoudre à lui avouer qu’il n’y avait que des hommes.

Un brouhaha éclata aussitôt : les Grecs étaient pédés ?!

Le professeur les conforta dans leur idée en leur expliquant que la pédérastie était chose courante à l’époque et enchaîna avec passion sur les mœurs sexuelles des Grecs de l’Antiquité.

N’écoutant plus le professeur reparti vers l'infini et l'au-delà, les élèves babillèrent entre eux sur ces connaissances fraîchement acquises qui, à coup sûr, allaient changer leurs vies et leurs avenirs de futurs ingénieurs et médecins.

L’enthousiasme retomba peu à peu. On refit voler le petit avion avec des flammes sur les ailerons.

Un élève donna un coup de coude à son voisin et lui montra sa montre.

Plus que trente secondes.