1er septembre - portail - original
Sep. 1st, 2008 07:44 pm![[identity profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/openid.png)
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Titre: Féerie
Auteur: aramis-chan
Jour/Thème: 1er septembre/Portail
Fandom: original
Rating: G
Warnings éventuels: -
Participation au vote de fin de mois: Oui
« Viens. »
La voix est sombre et douce comme du miel, comme la lumière dorée qui joue et scintille de l'autre côté du portail, et fait paraître la pierre nue qui l'entour encore plus grise. Instinctivement, il fait marche arrière, vers la porte qu'il sait derrière lui, presse son butin contre sa poitrine avec force, mais sans jamais quitter le portail des yeux.
« Viens », la voix répète, sans le moindre signe d'impatience, musicale, éternelle.
Malgré lui, il s'arrête. Derrière le rideau de lumière, il distingue à peine la silhouette de la créature qui l'appelle, ne voit que sa forme mince, une teinte de pourpre d'un manteau, le geste indistinct mais invitant et élégant de sa main. Mais très clairement, il distingue les yeux, à sa hauteur, dont les larges pupilles noirs le fixent avec un air qui le fait hésiter, quand tout l'invite à obéir.
Il referme ses doigts sur le trésor qu'il ne sa laissera pas reprendre, jamais, au point d'en avoir mal, pour se soutirer à l'enchantement. Il sait qu'il devrait se retourner et cesser de regarder – mais son imagination inventive lui offre aussitôt des parfaites raisons d'attendre : il est épuisé et seul, et dehors l’attend l'hivers, et ici, depuis que le portail jusqu'alors mort s'est illuminé, des parfums d’été emplissent la pièce, et l'odeur du soleil semble chasser le froid.
Il reste figé. On l'a prévenu, depuis longtemps, contre les séductions de l'autre monde, mais il s'est toujours imaginé celles-ci comme des claires illusions de formes et de sons qui envahiraient et confondraient les sens ; jamais il n'avait cru qu'elles pourraient prendre la forme de ce miroitement de vie et de chaleur toute, toute douce, qui fait monter en lui le souvenir indistinct d'un été d'enfance, imaginaire peut-être, idéal. Et la promesse semble toute proche, il n'a besoin que de passer une main à travers ce voile de lumière pour que tout cela soit à nouveau autour de lui. Il n'est pas là de promesse de richesse, de luxure, d'éternelle jeunesse, mais seulement cet instant de mémoire réanimé, si désirable tandis qu'il sent, même à l'intérieur et sous ses fourrures, le froid glacial de ce monde-ci.
Il ferme les yeux, et il a tord, car il se soutire ainsi au regard inquiétant qui le scrute sans cesse, et il sent, plus clairement encore, l'odeur distante d’un lac, de la terre sous le soleil de midi, de feuilles fraîchement arrosées d'eau, le parfum presque douloureux de trop de fleures.
Ses mains crispées se détendent, et ce n'est que lorsque son butin lui échappe presque des mains qu'il ouvre brusquement les yeux, et s’aperçoit qu'il s'est, sans s’en rendre compte, rapproché du portail. À présent, il distingue les lèvres souriantes de celui qui est de l'autre côté.
« Bien... » La voix est grave et semble plus humaine et non moins séduisante, et étrangement intime, comme s'il connaissait celui qui parle depuis toujours. « Plus près », ajoute-t-elle, sans urgence, et ces mots mêmes auraient du le faire fuir, mais même les yeux sombres qui le regardent avec intérêt lui paraissent moins effrayants qu'avant.
Auteur: aramis-chan
Jour/Thème: 1er septembre/Portail
Fandom: original
Rating: G
Warnings éventuels: -
Participation au vote de fin de mois: Oui
« Viens. »
La voix est sombre et douce comme du miel, comme la lumière dorée qui joue et scintille de l'autre côté du portail, et fait paraître la pierre nue qui l'entour encore plus grise. Instinctivement, il fait marche arrière, vers la porte qu'il sait derrière lui, presse son butin contre sa poitrine avec force, mais sans jamais quitter le portail des yeux.
« Viens », la voix répète, sans le moindre signe d'impatience, musicale, éternelle.
Malgré lui, il s'arrête. Derrière le rideau de lumière, il distingue à peine la silhouette de la créature qui l'appelle, ne voit que sa forme mince, une teinte de pourpre d'un manteau, le geste indistinct mais invitant et élégant de sa main. Mais très clairement, il distingue les yeux, à sa hauteur, dont les larges pupilles noirs le fixent avec un air qui le fait hésiter, quand tout l'invite à obéir.
Il referme ses doigts sur le trésor qu'il ne sa laissera pas reprendre, jamais, au point d'en avoir mal, pour se soutirer à l'enchantement. Il sait qu'il devrait se retourner et cesser de regarder – mais son imagination inventive lui offre aussitôt des parfaites raisons d'attendre : il est épuisé et seul, et dehors l’attend l'hivers, et ici, depuis que le portail jusqu'alors mort s'est illuminé, des parfums d’été emplissent la pièce, et l'odeur du soleil semble chasser le froid.
Il reste figé. On l'a prévenu, depuis longtemps, contre les séductions de l'autre monde, mais il s'est toujours imaginé celles-ci comme des claires illusions de formes et de sons qui envahiraient et confondraient les sens ; jamais il n'avait cru qu'elles pourraient prendre la forme de ce miroitement de vie et de chaleur toute, toute douce, qui fait monter en lui le souvenir indistinct d'un été d'enfance, imaginaire peut-être, idéal. Et la promesse semble toute proche, il n'a besoin que de passer une main à travers ce voile de lumière pour que tout cela soit à nouveau autour de lui. Il n'est pas là de promesse de richesse, de luxure, d'éternelle jeunesse, mais seulement cet instant de mémoire réanimé, si désirable tandis qu'il sent, même à l'intérieur et sous ses fourrures, le froid glacial de ce monde-ci.
Il ferme les yeux, et il a tord, car il se soutire ainsi au regard inquiétant qui le scrute sans cesse, et il sent, plus clairement encore, l'odeur distante d’un lac, de la terre sous le soleil de midi, de feuilles fraîchement arrosées d'eau, le parfum presque douloureux de trop de fleures.
Ses mains crispées se détendent, et ce n'est que lorsque son butin lui échappe presque des mains qu'il ouvre brusquement les yeux, et s’aperçoit qu'il s'est, sans s’en rendre compte, rapproché du portail. À présent, il distingue les lèvres souriantes de celui qui est de l'autre côté.
« Bien... » La voix est grave et semble plus humaine et non moins séduisante, et étrangement intime, comme s'il connaissait celui qui parle depuis toujours. « Plus près », ajoute-t-elle, sans urgence, et ces mots mêmes auraient du le faire fuir, mais même les yeux sombres qui le regardent avec intérêt lui paraissent moins effrayants qu'avant.
(no subject)
Date: 2008-10-02 12:26 pm (UTC)(no subject)
Date: 2008-10-04 09:09 pm (UTC)