13 août - comme un homme - Saiyuki
Aug. 13th, 2008 10:49 pm![[identity profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/openid.png)
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Titre : Comme un homme
Auteur : ylg
Jour/Thème : 13 août/comme un homme
Fandom : Gensōmaden Saiyūki
Personnage/Couple : Hakkai, Gonō/Kanan
Rating : PG à PG-13
Disclaimer : propriété de Minekura Kazuya ; je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Warnings : boarf, si le couple est entièrement canon, est-ce encore la peine d'avertir pour inceste ? Note quand même, cette fic est plus basée sur des bouts de traduction du guide book Saiyūbito glanés ici et là que sur le peu qu'on sait sur eux dans le manga lui-même. Pas du spoil en soi mais du canon additionnel.
Participation au vote de fin de mois : sans doute pas.
Trois interprétations différentes du prompt. Et je ne suis pas très contente de la dernière partie, il se peut que je la remanie plus tard.
***
Kanan : il l'aimait comme aime un homme, pas comme un frère. Il ignorait qui elle était vraiment, quand il l'a rencontrée. Séparés depuis si longtemps, ils n'auraient jamais pu deviner... Mais elle lui a tout de suite plu. Et au début, c'était bien malgré lui. Il n'aimait pas l'idée de l'aimer. Ces sentiments étaient trop nouveaux, trop dérangeants. Il n'avait pas appris à aimer, à l'orphelinat, malgré les efforts des Soeurs. Il rejetait le monde entier. Il aurait dû rester indifférent aux autres humains. Tomber amoureux, vivre avec d'autres, se fondre dans la masse normale des autres étudiants ? Il n'en était pas question ! Mais il n'a pas eu le choix. L'attraction qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre était plus forte que tout.
Ils avaient le même âge, le même nom, des histoires similaires. Ils se ressemblaient en tous points. Ils ne pouvaient que se comprendre. Leurs personnalités s'accordaient. Elle avait un vide à combler, lui un vide qu'il ne voulait que personne ne touche, jusqu'à elle.
Réaliser, à force de rechercher ce qu'il y avait ou non derrière toutes ces coïncidences, qui ils étaient l'un pour l'autre, découvrir finalement leur lien secret, l'a curieusement soulagé. C'était donc ça ! Ça expliquait pourquoi il se sentait si bien à ses côtés.
Parce qu'elle était un autre lui-même, il n'y avait rien de mal l'aimer. C'était comme s'accepter lui-même. Et il n'aurait pas pu vivre en se détestant, n'est-ce pas ?
Voilà qui le soulageait profondément. D'autres auraient culpabilisé... lui non. Du moins, pas tout de suite. Plus tard, oui, quand il devint évident que leur attraction dépassait l'amitié, l'affection simple, l'amour fraternel retrouvé. Ah oui, le désir charnel pointait son nez derrière tout ça, tapi dans leurs coeurs depuis le début. Leur proximité l'exacerbait. L'euphorie de se connaître, de se reconnaître, de se compléter si bien, les poussait aux démonstrations les plus tendres.
Il l'aimait, elle qui lui a dit « Je suis tout sauf ta grande soeur, maintenant ». Ils ne pouvaient plus ignorer ce désir, non. Seulement, y céder leur interdisait à jamais de se reconnaître devant le monde frère et soeur. Une grande soeur n'aurait pas entraîné son petit frère sur les chemins de la luxure. Kanan était une femme, la seule qui comptait pour lui.
Vivre pleinement leur amour les obligeait à renoncer au premier de leurs liens.
« Mais on peut vivre comme mari et femme. Personne ne saura. On peut quand même devenir une famille. Si je ne suis pas ton frère qui te demande de revenir veiller sur moi, puis-je te demander de venir vivre avec moi, comme un homme demande à une femme ? Comme un homme, un vrai, adulte et tout. Ça n'est pas juste un caprice d'enfant. Vivons ensemble, Kanan. »
*
Kanan était une fille incroyable, comme il n'en a jamais rencontrée avant ; ça n'est sûrement pas à l'orphelinat qu'il aurait fait une rencontre pareille pensait-il, dans toute cette école, il ne devait pas y avoir deux comme elle.
Par certains aspects, elle pouvait sembler très masculine, parfois.
Quand il l'a rencontrée, dans cette école, sa conduite l'a surpris, c'est vrai. Elle disait détester devoir s'occuper des autres, pourtant, quand un camarade ou un élève plus jeune avait besoin d'aide, elle se penchait sur son problème, avec logique et efficacité. Au grand jamais elle n'aurait écrit un devoir pour quelqu'un d'autre, comme le faisaient pourtant ses amies entre elles au besoin ; elle étudiait ce qui coinçait entre l'énoncé et ce qu'en comprenait la personne en difficulté, et lui donnait la marche à suivre.
Elle savait expliquer les choses. Mais parfois, quand ses explications ne suffisaient pas, que la personne en face ne comprenait toujours pas, elle perdait patience.
C'est elle qui lui a appris à jouer au mahjong. Où et comment elle-même avait appris à y jouer, ça le dépassait. Son éducation à lui péchait de ce côté-là. À moins que ça ne soit juste son propre manque de sociabilité qui avait tenu Gonō à l'écart de ce genre de jeux si longtemps ?
Kanan était intelligente, cultivée, volontaire, extravertie, et elle avait de ces passe-temps qui détonnaient quelque peu à côté de ceux des autres filles.
À cette époque, les tâches ménagères lui passaient au-dessus de la tête. Elle n'a jamais su bien cuisiner et n'était pas une fanatique du ménage. Tant qu'ils vivaient dans les dortoirs de l'école, elle n'était pas bien difficile sur le goût ni très regardante pour le reste. Quand ils ont emménagé ensemble, là, elle a commencé à se montrer plus exigeante sur la nourriture. Sans arriver à s'améliorer elle-même là-dessus pour autant. Qu'importe : Gonō, lui, était prêt à apprendre n'importe quoi en auto-didacte tant que Kanan était là pour surveiller ses progrès. Oui, y compris la cuisine. Ça lui plaisait, même. Il aurait fait n'importe quoi pour lui faire plaisir.
Ça faisait rire Kanan aussi, quand ils se sont installés dans cette petite ville tranquille. Il travaillait la journée dans la petite classe pour enfants défavorisés, et le soir jouait ensuite les petites fées du logis pour elle. Alors qu'ils avaient tous deux leurs cours par correspondance à travailler.
« Ça ne me dérange pas, assurait-il. Je suis prêt à m'occuper de toi toute ma vie.
- Mais enfin, c'est moi qui reste à la maison et pourtant c'est toi qui fais la femme au foyer ! Les voisins jasent déjà en trouvant que tu es un mari modèle : est-ce que ça fait de moi une épouse indigne ? Je vais finir par ressembler à un homme qui traite mal son épouse. Ça serait un comble, non ? »
Malgré le peu d'intérêt de Kanan pour tout cela, ils prenaient des tours pour le ménage et la cuisine – Gonō toujours plus doué, plus efficace qu'elle, repassait régulièrement derrière elle corriger ci ou ça.
Mari ou femme, ça lui était égal : il en aurait fallu bien plus pour lui faire peur. Ils pouvaient très bien réinventer leurs rôles au sein de leur couple, ça ne le dérangeait pas. Ils formaient un tout ; qui se souciait de qui faisait quoi tant qu'ils étaient « au complet » l'un avec l'autre ?
**
Il est né humain et a vécu ainsi près de vingt ans. Il a aimé en humain, aussi. Devenu yōkai, un de ceux qui ont fait tant de mal à Kanan... il tire un trait sur l'amour. Du passé, impossible d'envisager cela dans quel futur que ce soit. Il ne pourra plus jamais aimer, plus jamais toucher quiconque de ses mains souillées de sang. Et même en lavant le sang de ses mains... il ne peut s'autoriser à aimer avec un coeur de monstre.
C'est trop dangereux. Il pourrait si facilement blesser. Il ne peut plus enlacer avec ses bras dont il ne maîtrise pas la nouvelle force, plus à même de briser que d'étreindre, ni caresser avec ses griffes qui déchireraient la peau, ni embrasser avec sa bouche faite pour mordre...
C'est un mensonge forgé de toutes pièces, cela. Ça n'est pas juste pour protéger « les autres » qu'il place ces barrières autour de son coeur, c'est avant tout pour se protéger lui-même. Pour abriter son propre chagrin. Pour se consoler de la mort de Kanan, pour s'assurer qu'il ne l'oubliera jamais, pour faire comme si elle était encore à ses côtés : il s'interdit de toucher qui que ce soit d'autre et s'invente des prétextes superflus pour se tenir à ce voeu.
Ensuite, c'est également pour se punir de n'avoir pas su la sauver. Pour ne pas penser que ce sont des personnes, qu'il a massacrées, continuer à se dire que « juste »des yōkai ça ne compte pas... tant que ça.
Et tant pis si lui-même n'est plus une personne, maintenant. Après tout, il a aussi tué de nombreux humains. Il ne vaut pas mieux que les yōkai qu'il a voulu punir de lui avoir pris sa femme.
Voilà. À cause de ce qu'il a fait, il ne peut plus être traité comme un homme. Il est un monstre lui aussi. Il ne faut plus l'approcher. Aucun humain normal, en tout cas.
Pourtant, cette punition lui est insupportable. Se voir lui-même comme yōkai ? Impossible. C'est trop dur. Il veut bien qu'on lui rappelle chaque jour le sang qu'il a versé, mais pas voir chaque jour dans sa propre image le sang qui a coulé en lui.
Alors il se cache. Sous des limiteurs, il se prive de sa force destructrice – de toute façon, il a prouvé qu'il était capable de tuer à mains nues, même quand il était humain. Sous une apparence qui n'est plus la sienne désormais – il prend les traits de son propre fantôme pour ne pas abandonner son corps au sang des yōkai qu'il hait le plus. Sous une nouvelle personnalité plus paisible – pour tenter de recréer peut-être un écho des jours heureux qu'il a vécus avec Kanan avant qu'elle ne lui soit si violemment arrachée.
Tout ça pour essayer d'oublier, ou à défaut faire semblant d'avoir oublié, et continuer à vivre comme autrefois, parmi les hommes. La Trinité bouddhique lui a offert une seconde chance et la possibilité d'une vie nouvelle. Et il serait bien incapable d'avoir à l'affronter comme un yōkai.
Auteur : ylg
Jour/Thème : 13 août/comme un homme
Fandom : Gensōmaden Saiyūki
Personnage/Couple : Hakkai, Gonō/Kanan
Rating : PG à PG-13
Disclaimer : propriété de Minekura Kazuya ; je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Warnings : boarf, si le couple est entièrement canon, est-ce encore la peine d'avertir pour inceste ? Note quand même, cette fic est plus basée sur des bouts de traduction du guide book Saiyūbito glanés ici et là que sur le peu qu'on sait sur eux dans le manga lui-même. Pas du spoil en soi mais du canon additionnel.
Participation au vote de fin de mois : sans doute pas.
Trois interprétations différentes du prompt. Et je ne suis pas très contente de la dernière partie, il se peut que je la remanie plus tard.
Kanan : il l'aimait comme aime un homme, pas comme un frère. Il ignorait qui elle était vraiment, quand il l'a rencontrée. Séparés depuis si longtemps, ils n'auraient jamais pu deviner... Mais elle lui a tout de suite plu. Et au début, c'était bien malgré lui. Il n'aimait pas l'idée de l'aimer. Ces sentiments étaient trop nouveaux, trop dérangeants. Il n'avait pas appris à aimer, à l'orphelinat, malgré les efforts des Soeurs. Il rejetait le monde entier. Il aurait dû rester indifférent aux autres humains. Tomber amoureux, vivre avec d'autres, se fondre dans la masse normale des autres étudiants ? Il n'en était pas question ! Mais il n'a pas eu le choix. L'attraction qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre était plus forte que tout.
Ils avaient le même âge, le même nom, des histoires similaires. Ils se ressemblaient en tous points. Ils ne pouvaient que se comprendre. Leurs personnalités s'accordaient. Elle avait un vide à combler, lui un vide qu'il ne voulait que personne ne touche, jusqu'à elle.
Réaliser, à force de rechercher ce qu'il y avait ou non derrière toutes ces coïncidences, qui ils étaient l'un pour l'autre, découvrir finalement leur lien secret, l'a curieusement soulagé. C'était donc ça ! Ça expliquait pourquoi il se sentait si bien à ses côtés.
Parce qu'elle était un autre lui-même, il n'y avait rien de mal l'aimer. C'était comme s'accepter lui-même. Et il n'aurait pas pu vivre en se détestant, n'est-ce pas ?
Voilà qui le soulageait profondément. D'autres auraient culpabilisé... lui non. Du moins, pas tout de suite. Plus tard, oui, quand il devint évident que leur attraction dépassait l'amitié, l'affection simple, l'amour fraternel retrouvé. Ah oui, le désir charnel pointait son nez derrière tout ça, tapi dans leurs coeurs depuis le début. Leur proximité l'exacerbait. L'euphorie de se connaître, de se reconnaître, de se compléter si bien, les poussait aux démonstrations les plus tendres.
Il l'aimait, elle qui lui a dit « Je suis tout sauf ta grande soeur, maintenant ». Ils ne pouvaient plus ignorer ce désir, non. Seulement, y céder leur interdisait à jamais de se reconnaître devant le monde frère et soeur. Une grande soeur n'aurait pas entraîné son petit frère sur les chemins de la luxure. Kanan était une femme, la seule qui comptait pour lui.
Vivre pleinement leur amour les obligeait à renoncer au premier de leurs liens.
« Mais on peut vivre comme mari et femme. Personne ne saura. On peut quand même devenir une famille. Si je ne suis pas ton frère qui te demande de revenir veiller sur moi, puis-je te demander de venir vivre avec moi, comme un homme demande à une femme ? Comme un homme, un vrai, adulte et tout. Ça n'est pas juste un caprice d'enfant. Vivons ensemble, Kanan. »
Kanan était une fille incroyable, comme il n'en a jamais rencontrée avant ; ça n'est sûrement pas à l'orphelinat qu'il aurait fait une rencontre pareille pensait-il, dans toute cette école, il ne devait pas y avoir deux comme elle.
Par certains aspects, elle pouvait sembler très masculine, parfois.
Quand il l'a rencontrée, dans cette école, sa conduite l'a surpris, c'est vrai. Elle disait détester devoir s'occuper des autres, pourtant, quand un camarade ou un élève plus jeune avait besoin d'aide, elle se penchait sur son problème, avec logique et efficacité. Au grand jamais elle n'aurait écrit un devoir pour quelqu'un d'autre, comme le faisaient pourtant ses amies entre elles au besoin ; elle étudiait ce qui coinçait entre l'énoncé et ce qu'en comprenait la personne en difficulté, et lui donnait la marche à suivre.
Elle savait expliquer les choses. Mais parfois, quand ses explications ne suffisaient pas, que la personne en face ne comprenait toujours pas, elle perdait patience.
C'est elle qui lui a appris à jouer au mahjong. Où et comment elle-même avait appris à y jouer, ça le dépassait. Son éducation à lui péchait de ce côté-là. À moins que ça ne soit juste son propre manque de sociabilité qui avait tenu Gonō à l'écart de ce genre de jeux si longtemps ?
Kanan était intelligente, cultivée, volontaire, extravertie, et elle avait de ces passe-temps qui détonnaient quelque peu à côté de ceux des autres filles.
À cette époque, les tâches ménagères lui passaient au-dessus de la tête. Elle n'a jamais su bien cuisiner et n'était pas une fanatique du ménage. Tant qu'ils vivaient dans les dortoirs de l'école, elle n'était pas bien difficile sur le goût ni très regardante pour le reste. Quand ils ont emménagé ensemble, là, elle a commencé à se montrer plus exigeante sur la nourriture. Sans arriver à s'améliorer elle-même là-dessus pour autant. Qu'importe : Gonō, lui, était prêt à apprendre n'importe quoi en auto-didacte tant que Kanan était là pour surveiller ses progrès. Oui, y compris la cuisine. Ça lui plaisait, même. Il aurait fait n'importe quoi pour lui faire plaisir.
Ça faisait rire Kanan aussi, quand ils se sont installés dans cette petite ville tranquille. Il travaillait la journée dans la petite classe pour enfants défavorisés, et le soir jouait ensuite les petites fées du logis pour elle. Alors qu'ils avaient tous deux leurs cours par correspondance à travailler.
« Ça ne me dérange pas, assurait-il. Je suis prêt à m'occuper de toi toute ma vie.
- Mais enfin, c'est moi qui reste à la maison et pourtant c'est toi qui fais la femme au foyer ! Les voisins jasent déjà en trouvant que tu es un mari modèle : est-ce que ça fait de moi une épouse indigne ? Je vais finir par ressembler à un homme qui traite mal son épouse. Ça serait un comble, non ? »
Malgré le peu d'intérêt de Kanan pour tout cela, ils prenaient des tours pour le ménage et la cuisine – Gonō toujours plus doué, plus efficace qu'elle, repassait régulièrement derrière elle corriger ci ou ça.
Mari ou femme, ça lui était égal : il en aurait fallu bien plus pour lui faire peur. Ils pouvaient très bien réinventer leurs rôles au sein de leur couple, ça ne le dérangeait pas. Ils formaient un tout ; qui se souciait de qui faisait quoi tant qu'ils étaient « au complet » l'un avec l'autre ?
Il est né humain et a vécu ainsi près de vingt ans. Il a aimé en humain, aussi. Devenu yōkai, un de ceux qui ont fait tant de mal à Kanan... il tire un trait sur l'amour. Du passé, impossible d'envisager cela dans quel futur que ce soit. Il ne pourra plus jamais aimer, plus jamais toucher quiconque de ses mains souillées de sang. Et même en lavant le sang de ses mains... il ne peut s'autoriser à aimer avec un coeur de monstre.
C'est trop dangereux. Il pourrait si facilement blesser. Il ne peut plus enlacer avec ses bras dont il ne maîtrise pas la nouvelle force, plus à même de briser que d'étreindre, ni caresser avec ses griffes qui déchireraient la peau, ni embrasser avec sa bouche faite pour mordre...
C'est un mensonge forgé de toutes pièces, cela. Ça n'est pas juste pour protéger « les autres » qu'il place ces barrières autour de son coeur, c'est avant tout pour se protéger lui-même. Pour abriter son propre chagrin. Pour se consoler de la mort de Kanan, pour s'assurer qu'il ne l'oubliera jamais, pour faire comme si elle était encore à ses côtés : il s'interdit de toucher qui que ce soit d'autre et s'invente des prétextes superflus pour se tenir à ce voeu.
Ensuite, c'est également pour se punir de n'avoir pas su la sauver. Pour ne pas penser que ce sont des personnes, qu'il a massacrées, continuer à se dire que « juste »des yōkai ça ne compte pas... tant que ça.
Et tant pis si lui-même n'est plus une personne, maintenant. Après tout, il a aussi tué de nombreux humains. Il ne vaut pas mieux que les yōkai qu'il a voulu punir de lui avoir pris sa femme.
Voilà. À cause de ce qu'il a fait, il ne peut plus être traité comme un homme. Il est un monstre lui aussi. Il ne faut plus l'approcher. Aucun humain normal, en tout cas.
Pourtant, cette punition lui est insupportable. Se voir lui-même comme yōkai ? Impossible. C'est trop dur. Il veut bien qu'on lui rappelle chaque jour le sang qu'il a versé, mais pas voir chaque jour dans sa propre image le sang qui a coulé en lui.
Alors il se cache. Sous des limiteurs, il se prive de sa force destructrice – de toute façon, il a prouvé qu'il était capable de tuer à mains nues, même quand il était humain. Sous une apparence qui n'est plus la sienne désormais – il prend les traits de son propre fantôme pour ne pas abandonner son corps au sang des yōkai qu'il hait le plus. Sous une nouvelle personnalité plus paisible – pour tenter de recréer peut-être un écho des jours heureux qu'il a vécus avec Kanan avant qu'elle ne lui soit si violemment arrachée.
Tout ça pour essayer d'oublier, ou à défaut faire semblant d'avoir oublié, et continuer à vivre comme autrefois, parmi les hommes. La Trinité bouddhique lui a offert une seconde chance et la possibilité d'une vie nouvelle. Et il serait bien incapable d'avoir à l'affronter comme un yōkai.
(no subject)
Date: 2008-08-13 09:19 pm (UTC)(no subject)
Date: 2008-08-14 12:08 pm (UTC)Pas de faute criante de concordance des temps à signaler ?