18 mai/ Esclavage - Pokémon Bleu/Rouge

[terpine.livejournal.com]

Titre: Relativisme
Auteur: Terpine alias Coatlicue
Jour/Thème: 18 mai/Esclavage
Fandom: Pokémon Bleu/Rouge
Personnages: Alors… Dracaufeu, Empiflor, trois dresseurs anonymes.
Rating: PG
Nombre de mots: 786
Disclaimer: Ahaha ! Pokémon n’est pas à moi !
Participation au vote de fin de mois: Ma foi…pourquoi pas ?

Au beau milieu de la route Victoire, le pauvre dresseur, complètement anéanti, voyant ses rêves s’effondrer d’un seul coup, se laissa choir sur les genoux et balbutia, hébété :

« Quelle force incroyable tu as…Je n’ai jamais vu ça ! »

Puis, tentant de reprendre contenance, il rajouta avec un sourire un peu crispé :

« La Ligue Indigo ne devrait te poser aucun souci ! »

Une autre dresseuse, que le hasard avait amené suivre le combat, en laissa tomber son sac sur le sol pierreux, d’abord choquée puis soudain hystérique.

« WAHOU ! Mais quelle force ! Tu vas sûrement tous les dégommer au conseil des 4 ! Des dresseurs avec un don pareil, on n’en voit qu’un par siècle ! »

Dracaufeu, tout fier d’avoir calciné un énorme Empiflor d’une seule flammèche, émit soudain un grognement sourd. Hey ! C’était lui qui avait massacré les pauvres pokémons de ce pauvre type ! Pourquoi était-ce toujours son dresseur qu’on complimentait, hein ? Il me lança un regard très noir.
Bon, je pouvais comprendre le concept de la philosophie de Dracaufeu : après tout moi-même je n’apprécierais pas d’être exploiter de cette manière. Faire tout le boulot et voir l’autre glandeur qui donnait ses ordres rafler tous les compliments ne devait pas être facile tous les jours et vraiment pas valorisant.
Et depuis que l’on avait pas passé le seuil critique des huit badges d’arènes, Dracaufeu avait soudain décidé de faire une rébellion…S’il gagnait la ligue, c’était lui et lui seul qui devrait être acclamé. Et à présent, il avait décidé de me mettre au parfum pour le jour-J.
La dresseuse, dont j’ignorais totalement le nom, lança un regard brillant d’admiration au dragon de feu.

« Ton Dracaufeu est magnifique…! »

Je vis un torse écaillé se bomber fièrement.

« …tu as dû vraiment t’entraîner dur pour qu’il arrive à un tel niveau ! »

Une veine pulsante surgit soudainement de la tempe draconienne.
Je suis sûre qu’au fond elle n’avait pas voulu dire quelque chose de méchant. Vu son air ingénu, je doute que ce fusse son intention.
Mais ce fut sûrement à cause de sa naïveté que cette dresseuse anonyme se fit sauvagement cramée par une Déflagration lancée avec rage.
Dracaufeu n’aimait pas qu’on dise qu’il était beau et fort parce que moi, la dresseuse, m’entraînait. Certes, il admettait que pour la tactique ça servait toujours d’avoir un humain à ses côtés pour gagner mais sa superbe musculature, ses ailes majestueuses, son craché de feu divin…tout cela il le devait à lui ! Rien qu’à lui ! Pas à cet idiot de dresseur !
On entendit un petit couinement. C’était le dresseur que je…-pardon !- que Dracaufeu avait écrasé. Les naseaux encore fumants, Dracaufeu braqua ses pupilles fendus vers lui, le défiant de faire un seul commentaire.
Puis il se retourna vers moi et attrapa le col de ma veste avec sa patte griffue.

« Draaaaaa… »

Je déglutis, péniblement.

« Mais vous savez…Monseigneur…si vous ne me lâchez pas… »

Il émit un petit grognement et daigna me lâcher. Je me précipitai vers mon sac et en sortit une serviette que je mis prestement sur les épaules écaillées
Il lâcha une petite flammèche de contentement.
Aussitôt, je retournai à mon sac et en sortit trois brochettes de rat tatas grillés et un roucool farci que je servis à Dracaufeu, présentement assis sur un gros rocher.
Alors qu’il mastiquait consciencieusement son roucool farci, en n’oubliant pas de broyer tous les os, je me mis devant lui et lui dit d’un air très sérieux.

« Si je te fournis un soin au lait de tauros et un léviathor cuit aux fines herbes de mystherbes…tu promets de tout faire pour gagner la ligue…en récoltant toute la gloire et le prestige bien sûr ! »

Il acquiesça mais ajouta une condition : tous ses amis prisonniers dans ces horribles Pokéballs devaient eux aussi subir le même traitement : ils avaient beau s’être habitué à l’esclavage et l’asservissement -et même s’y complaire !-, il n’y avait aucune raison pour qu’il soit le seul à enfin avoir des droits grâce à sa force de caractère alors que ces mous du bulbe étaient trop faibles pour réagir.
Comme foudroyé par la grâce divine du Ciel, le dresseur anonyme et vaincu se releva comme un ressort.

« C’est donc ça qu’il faut faire pour être aussi fort ! » hurla-t-il tout euphorique.

Et, alors qu’il se mettait à chouchouter Dame Empiflor et que Monseigneur Dracaufeu avalait son rattata et me réclamait une autre brochette en grognant, je soupirai.

Mais qui était vraiment l’exploité dans tout ça…?