[identity profile] babel121.livejournal.com posting in [community profile] 31_jours
Titre : Bonne question... >_>
Auteur : babel121
Jour/Thème : 13 décembre - Fumée de cigarette
Fandom : Original
Personnage : Un monsieur sans nom >_>
Rating : PG
Disclaimer : Euh bah... Semblerait qu'il soit à moi XD
Participation au vote de fin de mois : Non, j'pense pas XD
Note : Juste un petit écrit en réaction aux grêves de train... Fallait bien que je m'occupe sur le quai =w=


Debout dans son bureau, légèrement appuyé sur le dos de sa chaise, il regardait par la fenêtre dont la vue donnait droit sur la gare. Tous les jours, il bénissait l’inventeur des doubles vitraux qui lui avait apporté le silence à chaque train qui passait sous ses fenêtres. Les murs tremblaient encore légèrement mais le silence était à peu près complet.
Dehors, sur les quais, une petite centaine de personnes s’entassait, attendant un hypothétique train qui arriverait sûrement à l’heure, avec juste une demi-heure, une heure de retard, veuillez les excuser de la gêne occasionnée.
Il était bien content de ne pas devoir prendre le train, son joli vélo vert lui suffisant bien assez pour faire le trajet entre son appart et son travail. Et puis, ça lui aérait les poumons de devoir pédaler vingt-cinq minutes tous les matins et soirs. Il lui fallait bien ça quand il voyait l’atmosphère enfumée de son bureau. Lui–même ne fumait pas mais ses collègues se moquaient totalement de ses considérations de non-fumeur. Après tout, il était un meuble ici.
Vingt ans de boite, jamais changé de bureau. Toujours le même travail répétitif. Il en avait vu passer en face de lui, souvent fumeur, toujours carriéristes.
Et lui qui ne bougeait pas. Il aimait ce vieux bureau où il avait pris ses petites habitudes et sa paye suffisait bien assez à sa vie de célibataire. Sa vie pouvait se résumer au mot ‘petit’ mais il ne se considérait de toutes façons pas comme un grand et savait se contenter de ce qu’il avait déjà plutôt que de rêver d’un grand inaccessible.
Et pourtant, quand il voyait ces gens sur ce quai, il se demandait parfois ce que cela faisait d’avoir besoin d’aller si loin pour travailler, de devoir subir autant juste pour aller trimer pour gagner un peu d’argent à la fin du mois.
La fumée envahissant son bureau, qu’il ne remarquait même plus normalement, lui sembla subitement âcre et amère et lui pris la gorge. Il avait envie de tousser, comme s’il avait quelque chose de poilu coincé au fond de la gorge.
Avec un mot d’excuse que son collègue ne prit même pas la peine d’entendre, il prit sa veste et sortit de son bureau. Il avait bien des heures de pause non prises à rattraper, personne ne lui en voudrait pour une petite sortie.
Il n’eut pas loin à aller pour atteindre son but : le milieu de la foule entassée sur les quais.
Sans vraiment avoir d’autre motivation qu’être là, il arpenta un quai, écoutant d’une oreille curieuse les conversations des gens. Certains râlaient mais beaucoup prenaient les choses comme elles venaient, comme habitués à une telle situation contre laquelle ils ne pouvaient de toutes façons rien faire.
Un train arriva et il les observa se presser pour être sûrs d’entrer dedans avant qu’il ne reparte. Il resta un peu plus longtemps que d’habitude à quai et cela le fit hésiter.
Puis la sonnerie, et il sauta dans le wagon.
Il ne savait même pas où il partait… Mais il le découvrirait bien assez tôt.
Aujourd’hui, il allait juste tester cette vie différente, tester l’attente sur les quais, tester le voyage en train, tester cet extérieur pollué mais quand même moins enfumé que son bureau…
Et ce soir, tout rentrera dans l’ordre. Ce soir, il retrouvera son vélo pour rentrer chez lui qu’il réutiliserait le lendemain. Il se ferait certainement convoquer par son patron pour cette journée mais il faisait tellement parti des murs que rien ne lui arriverait. Il était ici depuis tellement longtemps que personne d’autre ne pourrait prendre sa place sans devoir subir une formation assez longue. Son travail pouvait sembler petit et répétitif, il n’en était pas moins indispensable.
Aujourd’hui, il allait vivre un peu et ce soir, demain, il allait se remettre dans le moule de sa vie, ce moule qui lui convenait parfaitement, qui épousait parfaitement chacune de ses formes.
Aujourd’hui, il avait repéré une faille et l’avait exploité mais ce soir, demain, il allait la refermer et l’oublier.
Il n’avait besoin de rien d’autre qu’il n’avait pas déjà.

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