![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
![[community profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/community.png)
Titre : Pour craindre la mort, il faut des raisons de vivre.
Auteur : Solhaken
Jour/Thème : 17 avril - quand on n’a plus rien à perdre
Fandom : Original - Evoquation
Personnage/Couple : Shanelya
Rating : NC-17
Disclaimer : à moi
Participation au vote de fin de mois :
Note :
La jeune femme s’enfonça sans hésiter dans les antiques souterrains de la forteresse. Le coeur au bord des lèvres elle titubait presque, aveugle au décor lugubre qu’elle traversait. L’eau suintait le long des murs rongés par le salpêtre et l’odeur d’humidité et de pourriture prenait à la gorge. Il y avait bien longtemps que plus aucun membre de leur famille n’avait été inhumés dans ces catacombes. Autour d’elle, les statues jadis finement sculptées à l’image des hauts seigneurs de la Lignée tournaient vers elles des visages dont les ravages du temps avec irrémédiablement détruit les traits, les transformant en autant de spectres méconnaissables qui, enfant, la plongeaient dans une terreur sans noms. Aujourd’hui Shanélya avançait sans les voir, ses cauchemars d’enfants avaient cédés face à l’horreur de la réalité. Les morts étaient désormais bien moins dangereux que les vivants, et en s’enfonçant dans les entrailles humides de la forteresse nul peur ne venait plus effleurer son esprit désormais résolu.
On interdisait aux femmes la pratique de la magie, enfreindre cette loi ne leur valait pas seulement un irrémédiable déshonneur, mais également un châtiment exemplaire voué à décourager toute velléité de rébellion future... chez mes autres, car on ne survivait pas à un tel crime. La jeune femme se figea, aveugle aux mots de jadis, elle luttait contre des souvenirs trop récents qui une fois de plus menaçaient de la submerger.
Malgré les années le regard de sa mère était encore trop vif dans son esprit, elle ne se souvenait que trop bien de la dignité et de la résolution qui brillaient dans ces yeux, de cette note de rébellion qui ne suffisait pas à dissimuler ni la douleur ni la peur qui s'était finalement emparée de cette femme trop fière pour la vie qu'elle menait. Shanelya sentait encore aujourd'hui la main de son frère serrer la sienne alors qu'il se forçait à ne pas détourner le regard.
La jeune femme arriva à une lourde perte de vous qu'elle poussa sans hésiter. Elle pénétra dans une vaste salle voûtée au sol de marbre parfaitement lisse. Les braseros étaient rouillés mais ils remplissaient encore leur office et elle mes alluma un à un. Son frère... Elle saisi les craies et visuels une dernière fois le diagramme complexe qu'elle s'apprêtait à tracer. Qu'elle fasse une seule erreur, aussi infime soit-elle, et comme lui elle mourait dans cette pièce obscure, si loin sous la forteresse que personne ne l'entendrait hurler. Et quand bien même on l'aurait entendu, elle était une femme, que l'on découvre ce qu'elle s'apprêtait à faire et ce serait à son tour de se tenir droite et fière face à la foule venue assister à son exécution.
Sous ses doigts le diagramme prenait lentement forme, étalant ses courbes sur le marbre, dévorant peu à peu l'espace, l'obligeant à se déplacer avec de plus en plus de précautions. Elle savait que son frère avait tracé le même sous le regard inflexible de leur père. A cette pensée elle senti sa haine renaitre, comme un feu qui couve sur lequel soufflerait une brise légère et tenace. Andra avait refusé, conscient de ses capacités il n'avait pas voulu invoquer le sheynorak. Mais leur père n'avait rien voulu entendre. Elle avait vu le jeune homme lui jeter un regard hanté alors qu'il cédait.
"Il savait qu'il n'y survivrait pas", songea Shanelya avec haine. "Père l'a tué aussi sûrement que s'il lui avait enfoncé une lame dans le ventre !"
Elle ferma les yeux, sur son bras elle sentait la poigne de son frère, suis leurs yeux c'était leur mère que l'on liait sur le bûcher en énumérant ses crimes, et c'était le pire sente eux qu'elle s'apprêtait à commettre. D'un geste assuré la jeune femme traça la dernière courbe. Elle Évoquerait et plus rien désormais ne la convaincrait du contraire, elle connaissait même le nom du démon, celui là même en vérité qui avait pris la vie de son frère.
Shanelya se rappelait des cris de la foule, de l'avidité de ces êtres venus se repaître d'une mise à mort. Elle se souvenait de première pierre fendant l'air pour frapper le corps dénudé, exposé aux regards de chacun. La vu du dos zébré de coups de fouet l'avait poussée à détourner le regard, la douleur de la gifle m'avait forcée à regarder de nouveau.
"Ne me faites pas honte ! Regardez et apprenez ce qu'il en coûte que d'enfreindre les lois !"
Le coup lui avait fendu la lèvres et c'était avec dans la bouche le goût métallique du sang qu'elle avait du regarder. Ils n'étaient que des enfants mais jamais ils n'oublieraient les dégâts qu'une pierre peut infliger à un corps. Qu'on la surprenne et ce serait qu'on corps qui serait supplicié sur la Plazza Justa sous les regards de la ville. Serait-elle capable de serrer les dents et de garder le silence ? Aurait-elle la force de fixer les siens dans les yeux en tentant de leur dissimuler ses peurs ? Et quand son monde se bornerait à la douleur et à l'odeur écœurante de ses propres chaires en train de brûler serait-elle capable de garder le silence comme m'avait fait leur mère ce jour là ?
Elle entra dans le cercle avec calme, les lois de ce monde lui avaient pris sa mère, puis son frère. Ces lois qui lui interdisaient la puissance qui courrait dans ses veines et la réduisait à une matrice contenue dans un objet de plaisir dont un époux jouirait à sa guise, disposant sur elle du droit de vie et de mort. La plus petite erreur lors de l'Evoquation entraînerait sa mort et pourtant elle ferait cette tentative. C’était sans la moindre crainte qu’elle entrait dans le cercle, parce qu’elle n’avait plus rien à perdre, et quelle ne voulait pas de la vie qu’on lui destinait.
Auteur : Solhaken
Jour/Thème : 17 avril - quand on n’a plus rien à perdre
Fandom : Original - Evoquation
Personnage/Couple : Shanelya
Rating : NC-17
Disclaimer : à moi
Participation au vote de fin de mois :
Note :
La jeune femme s’enfonça sans hésiter dans les antiques souterrains de la forteresse. Le coeur au bord des lèvres elle titubait presque, aveugle au décor lugubre qu’elle traversait. L’eau suintait le long des murs rongés par le salpêtre et l’odeur d’humidité et de pourriture prenait à la gorge. Il y avait bien longtemps que plus aucun membre de leur famille n’avait été inhumés dans ces catacombes. Autour d’elle, les statues jadis finement sculptées à l’image des hauts seigneurs de la Lignée tournaient vers elles des visages dont les ravages du temps avec irrémédiablement détruit les traits, les transformant en autant de spectres méconnaissables qui, enfant, la plongeaient dans une terreur sans noms. Aujourd’hui Shanélya avançait sans les voir, ses cauchemars d’enfants avaient cédés face à l’horreur de la réalité. Les morts étaient désormais bien moins dangereux que les vivants, et en s’enfonçant dans les entrailles humides de la forteresse nul peur ne venait plus effleurer son esprit désormais résolu.
On interdisait aux femmes la pratique de la magie, enfreindre cette loi ne leur valait pas seulement un irrémédiable déshonneur, mais également un châtiment exemplaire voué à décourager toute velléité de rébellion future... chez mes autres, car on ne survivait pas à un tel crime. La jeune femme se figea, aveugle aux mots de jadis, elle luttait contre des souvenirs trop récents qui une fois de plus menaçaient de la submerger.
Malgré les années le regard de sa mère était encore trop vif dans son esprit, elle ne se souvenait que trop bien de la dignité et de la résolution qui brillaient dans ces yeux, de cette note de rébellion qui ne suffisait pas à dissimuler ni la douleur ni la peur qui s'était finalement emparée de cette femme trop fière pour la vie qu'elle menait. Shanelya sentait encore aujourd'hui la main de son frère serrer la sienne alors qu'il se forçait à ne pas détourner le regard.
La jeune femme arriva à une lourde perte de vous qu'elle poussa sans hésiter. Elle pénétra dans une vaste salle voûtée au sol de marbre parfaitement lisse. Les braseros étaient rouillés mais ils remplissaient encore leur office et elle mes alluma un à un. Son frère... Elle saisi les craies et visuels une dernière fois le diagramme complexe qu'elle s'apprêtait à tracer. Qu'elle fasse une seule erreur, aussi infime soit-elle, et comme lui elle mourait dans cette pièce obscure, si loin sous la forteresse que personne ne l'entendrait hurler. Et quand bien même on l'aurait entendu, elle était une femme, que l'on découvre ce qu'elle s'apprêtait à faire et ce serait à son tour de se tenir droite et fière face à la foule venue assister à son exécution.
Sous ses doigts le diagramme prenait lentement forme, étalant ses courbes sur le marbre, dévorant peu à peu l'espace, l'obligeant à se déplacer avec de plus en plus de précautions. Elle savait que son frère avait tracé le même sous le regard inflexible de leur père. A cette pensée elle senti sa haine renaitre, comme un feu qui couve sur lequel soufflerait une brise légère et tenace. Andra avait refusé, conscient de ses capacités il n'avait pas voulu invoquer le sheynorak. Mais leur père n'avait rien voulu entendre. Elle avait vu le jeune homme lui jeter un regard hanté alors qu'il cédait.
"Il savait qu'il n'y survivrait pas", songea Shanelya avec haine. "Père l'a tué aussi sûrement que s'il lui avait enfoncé une lame dans le ventre !"
Elle ferma les yeux, sur son bras elle sentait la poigne de son frère, suis leurs yeux c'était leur mère que l'on liait sur le bûcher en énumérant ses crimes, et c'était le pire sente eux qu'elle s'apprêtait à commettre. D'un geste assuré la jeune femme traça la dernière courbe. Elle Évoquerait et plus rien désormais ne la convaincrait du contraire, elle connaissait même le nom du démon, celui là même en vérité qui avait pris la vie de son frère.
Shanelya se rappelait des cris de la foule, de l'avidité de ces êtres venus se repaître d'une mise à mort. Elle se souvenait de première pierre fendant l'air pour frapper le corps dénudé, exposé aux regards de chacun. La vu du dos zébré de coups de fouet l'avait poussée à détourner le regard, la douleur de la gifle m'avait forcée à regarder de nouveau.
"Ne me faites pas honte ! Regardez et apprenez ce qu'il en coûte que d'enfreindre les lois !"
Le coup lui avait fendu la lèvres et c'était avec dans la bouche le goût métallique du sang qu'elle avait du regarder. Ils n'étaient que des enfants mais jamais ils n'oublieraient les dégâts qu'une pierre peut infliger à un corps. Qu'on la surprenne et ce serait qu'on corps qui serait supplicié sur la Plazza Justa sous les regards de la ville. Serait-elle capable de serrer les dents et de garder le silence ? Aurait-elle la force de fixer les siens dans les yeux en tentant de leur dissimuler ses peurs ? Et quand son monde se bornerait à la douleur et à l'odeur écœurante de ses propres chaires en train de brûler serait-elle capable de garder le silence comme m'avait fait leur mère ce jour là ?
Elle entra dans le cercle avec calme, les lois de ce monde lui avaient pris sa mère, puis son frère. Ces lois qui lui interdisaient la puissance qui courrait dans ses veines et la réduisait à une matrice contenue dans un objet de plaisir dont un époux jouirait à sa guise, disposant sur elle du droit de vie et de mort. La plus petite erreur lors de l'Evoquation entraînerait sa mort et pourtant elle ferait cette tentative. C’était sans la moindre crainte qu’elle entrait dans le cercle, parce qu’elle n’avait plus rien à perdre, et quelle ne voulait pas de la vie qu’on lui destinait.