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31_jours2012-05-15 12:03 am
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14 janvier - quitter le groupe - Queer as Folk
Titre : Mais toujours
Auteur :
hinatata
Jour/Thème : 14 janvier : quitter le groupe
Fandom : Queer as Folk US
Personnages : Michael, Brian, Ted, Emmett
Rating : R (pour tout ce qui est sous-entendu... Ou ne l'est pas d'ailleurs)
Warnings éventuels : Hm sous-entendus de choses potentiellement choquantes, et langage assez vulgaire...
Spoilers sur certainement toutes les saisons ^^"
Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout revient aux propriétaires respectifs de la série.
Participation au vote de fin de mois : Non
Note : Hm c'est un peu brouillon et résumé à l'arrache quand même, mébon ; maintenant que c'est écrit...
J'ai laissé pas mal d'expressions en Anglais parce que j'ai juste trop la flemme de traduire.
Emmett a été le premier à essayer.
C'était un peu extrême, je dois dire. Vivre normalement, de façon saine, conforme aux souhaits de Dieu... Et pourquoi pas manger cinq fruits et légumes par jour, aussi ?
Je plaisante, mais je n'en menais pas large. See the light, qu'ils disaient. Mon cul, oui. Forcer Emmett à aimer les femmes, c'était plutôt le plonger dans l'obscurité totale. Et l'imaginer hétéro, aussi vraisemblable que ma mère cessant de se porter ses tee-shirts ridiculement larges et ridiculement gays.
Emmett, c'est rire aiguë et trop fort, couiner comme une femme devant une ceinture Gucci, frapper dans ses mains d'excitation et les agiter au-dessus de sa tête en dansant. C'est... Sucer tout ce qui bouge ? Aussi. Ou ça l'était. Le brusque revirement de Brian nous a comme tous assagis.
Brian... On pourrait faire un film de sa vie. Je vois d'avance la bande d'annonce, avec la foule de mecs à moitié nus, dansant au rythme du Thumpa Thumpa à Babylon, et Brian, au milieu, sur un piédestal, les bras en l'air, tel le roi du monde, de son monde, de la baise. Et v'lan, v'là le gosse de dix-sept ans qui débarque et qui fout tout en l'air. Je vous jure qu'il a sacrément culbuté notre vie, Justin – c'est le cas de le dire. Brian ne voulait pas l'admettre, mais plus le temps passait, plus son ange blond prenait d'importance pour lui, et plus j'en perdais. Du moins m'en convainquais-je.
Mais Brian n'avait pas l'intention de changer pour Justin. Arrêter de baiser chaque corps couvert de sueur et possédant ce qu'il fallait à l'entrejambe ? Plutôt crever ! - Après tout, finir à la James Dean ne l'aurait pas dérangé...
Et puis, il y a eu ce job pour New York, cette carrière qui lui était promise, le pouvoir, encore et toujours, et l'argent. Je ne voulais pas croire qu'il puisse partir ; Brian ? Quitter Pittsburgh ? Il y possédait tout, ses amis, son loft, son job, ses endroits préférés, son fils...
Le job lui a filé sous le nez, ça a réjoui le blondinet, moi pas.
Car moi je partais.
Il m'en avait convaincu, le salaud. Get out of here, Michael.
Alors je l'ai écouté. Je suis parti pour Portland, avec David. Cet homme... Cet homme était kinésithérapeute de son état, vivait à l'aise, était sérieux, un peu trop, amoureux de moi. Je l'ai aimé aussi, je suppose. Oui, sûrement. Mais il y avait un problème vital avec lui, quelque chose qui aurait dû me faire comprendre, me faire arrêter les frais dès le départ, quelque chose que Ben, au contraire, a immédiatement accepté : Brian. Tenter de m'éloigner de lui était le moyen le plus certain de me perdre ; aujourd'hui, je le reconnais.
Mais j'ai tenté de me convaincre du contraire, j'aimais beaucoup ça à l'époque, me convaincre ; c'était souvent un beau ramassis de conneries, et Brian aimait bien ça aussi, remuer ce tas de conneries, shooter dedans à grand renfort d'engueulades et de baisers.
Un mois que j'y suis resté, à Portland. Là où il n'y avait pas de boulot pour moi, pas d'amis, pas de soirées... Là où David ne s'occupait plus de moi...
Le pire des goujats s'est fait mettre à la porte, et c'était bien fait pour lui.
Alors le goujat est rentré.
Et puis ce fut au tour de Ted. Il est tombé, et comme chaque fois, plus durement que nous. Il a tellement touché le fond que, comme l'a fait remarqué Brian, il ne restait alors plus qu'une seule façon d'avancer : vers le haut. Tout le monde ne se remet pas d'une chute dans la drogue dure. Tout le monde ne reste pas HIV positive en se faisant pratiquement violer par d'anonymes drogués. Ted, si.
Ça a pris du temps, pour qu'Emmet lui parle à nouveau, comme l'ami, et non plus comme l'amant blessé, humilié, lacéré ; ça a pris du temps.
Et puis le groupe s'est reformé, de nouveau.
Des fois je me dis, c'est comme une sorte de fatalité.
Christ !
Brian me susurrait, avec ce ton dont il a le secret, you're so pathetic. C'est peut-être Ben qui déteint sur moi, lui et ses grandes phrases d'écrivain. Moi, je ne lis que des comics, depuis je suis tout petit. Les grandes émotions, les grandes poésies, la grandeur tout court, qu'est-ce que j'y connais ?
N'empêche. Lorsqu'Emmett est parti pour son tour du monde avec George, on a coupé ses ailes en plein vol. George est mort – à son âge, il faut dire –, et voilà que notre Em' était de retour, tremblant comme un animal blessé. Incapable de dépasser les frontières.
On a tous essayé de sortir d'ici, d'échapper au quotidien, d'échapper à l'engloutissement dans une baise droguée à l'alcool, et puis... Et puis, quoi ? C'est ce que nous sommes, c'est tout ce que nous connaissons.
Tout ce que nous voulons.
Aujourd'hui, j'ai un mari, deux gamins ; Brian a failli se faire passer la bague au doigt ; Ted est avec Blake depuis quelques années maintenant, et Emmett est tellement stable dans son travail qu'il a trouvé une belle maison rien qu'à lui qu'il décore comme il l'entend – et qui accueille Drew, de temps en temps.
On a avancé, et pourtant.
Pourtant tous les midis, lorsqu'on entre au Diner, on peut nous voir, autour de notre petite table de quatre ; des gens s'y invitent, il y a Ben, il y a Blake, plus rarement Justin – c'est qu'il est un célèbre et très occupé artiste aujourd'hui –, ou, encore plus rarement, le couple de lesbiennes lorsqu'elles reviennent faire un coucou à Pittsburgh, mais toujours, il y a nous quatre.
Toujours il y aura Brian pour descendre Ted, toujours il y aura Emmett pour lui lancer des regards noirs, et toujours il y aura moi pour les observer avec mon regard niais.
Et toujours il y aura Ma', avec son calepin et son grand sourire, sa perruque rousse et ses créoles rouges, et ses tee-shirts ridiculement larges et ridiculement gays, pour faire claquer son chewing-gum et nous demander :
« What'll it be? »
Auteur :
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Jour/Thème : 14 janvier : quitter le groupe
Fandom : Queer as Folk US
Personnages : Michael, Brian, Ted, Emmett
Rating : R (pour tout ce qui est sous-entendu... Ou ne l'est pas d'ailleurs)
Warnings éventuels : Hm sous-entendus de choses potentiellement choquantes, et langage assez vulgaire...
Spoilers sur certainement toutes les saisons ^^"
Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout revient aux propriétaires respectifs de la série.
Participation au vote de fin de mois : Non
Note : Hm c'est un peu brouillon et résumé à l'arrache quand même, mébon ; maintenant que c'est écrit...
J'ai laissé pas mal d'expressions en Anglais parce que j'ai juste trop la flemme de traduire.
Emmett a été le premier à essayer.
C'était un peu extrême, je dois dire. Vivre normalement, de façon saine, conforme aux souhaits de Dieu... Et pourquoi pas manger cinq fruits et légumes par jour, aussi ?
Je plaisante, mais je n'en menais pas large. See the light, qu'ils disaient. Mon cul, oui. Forcer Emmett à aimer les femmes, c'était plutôt le plonger dans l'obscurité totale. Et l'imaginer hétéro, aussi vraisemblable que ma mère cessant de se porter ses tee-shirts ridiculement larges et ridiculement gays.
Emmett, c'est rire aiguë et trop fort, couiner comme une femme devant une ceinture Gucci, frapper dans ses mains d'excitation et les agiter au-dessus de sa tête en dansant. C'est... Sucer tout ce qui bouge ? Aussi. Ou ça l'était. Le brusque revirement de Brian nous a comme tous assagis.
Brian... On pourrait faire un film de sa vie. Je vois d'avance la bande d'annonce, avec la foule de mecs à moitié nus, dansant au rythme du Thumpa Thumpa à Babylon, et Brian, au milieu, sur un piédestal, les bras en l'air, tel le roi du monde, de son monde, de la baise. Et v'lan, v'là le gosse de dix-sept ans qui débarque et qui fout tout en l'air. Je vous jure qu'il a sacrément culbuté notre vie, Justin – c'est le cas de le dire. Brian ne voulait pas l'admettre, mais plus le temps passait, plus son ange blond prenait d'importance pour lui, et plus j'en perdais. Du moins m'en convainquais-je.
Mais Brian n'avait pas l'intention de changer pour Justin. Arrêter de baiser chaque corps couvert de sueur et possédant ce qu'il fallait à l'entrejambe ? Plutôt crever ! - Après tout, finir à la James Dean ne l'aurait pas dérangé...
Et puis, il y a eu ce job pour New York, cette carrière qui lui était promise, le pouvoir, encore et toujours, et l'argent. Je ne voulais pas croire qu'il puisse partir ; Brian ? Quitter Pittsburgh ? Il y possédait tout, ses amis, son loft, son job, ses endroits préférés, son fils...
Le job lui a filé sous le nez, ça a réjoui le blondinet, moi pas.
Car moi je partais.
Il m'en avait convaincu, le salaud. Get out of here, Michael.
Alors je l'ai écouté. Je suis parti pour Portland, avec David. Cet homme... Cet homme était kinésithérapeute de son état, vivait à l'aise, était sérieux, un peu trop, amoureux de moi. Je l'ai aimé aussi, je suppose. Oui, sûrement. Mais il y avait un problème vital avec lui, quelque chose qui aurait dû me faire comprendre, me faire arrêter les frais dès le départ, quelque chose que Ben, au contraire, a immédiatement accepté : Brian. Tenter de m'éloigner de lui était le moyen le plus certain de me perdre ; aujourd'hui, je le reconnais.
Mais j'ai tenté de me convaincre du contraire, j'aimais beaucoup ça à l'époque, me convaincre ; c'était souvent un beau ramassis de conneries, et Brian aimait bien ça aussi, remuer ce tas de conneries, shooter dedans à grand renfort d'engueulades et de baisers.
Un mois que j'y suis resté, à Portland. Là où il n'y avait pas de boulot pour moi, pas d'amis, pas de soirées... Là où David ne s'occupait plus de moi...
Le pire des goujats s'est fait mettre à la porte, et c'était bien fait pour lui.
Alors le goujat est rentré.
Et puis ce fut au tour de Ted. Il est tombé, et comme chaque fois, plus durement que nous. Il a tellement touché le fond que, comme l'a fait remarqué Brian, il ne restait alors plus qu'une seule façon d'avancer : vers le haut. Tout le monde ne se remet pas d'une chute dans la drogue dure. Tout le monde ne reste pas HIV positive en se faisant pratiquement violer par d'anonymes drogués. Ted, si.
Ça a pris du temps, pour qu'Emmet lui parle à nouveau, comme l'ami, et non plus comme l'amant blessé, humilié, lacéré ; ça a pris du temps.
Et puis le groupe s'est reformé, de nouveau.
Des fois je me dis, c'est comme une sorte de fatalité.
Christ !
Brian me susurrait, avec ce ton dont il a le secret, you're so pathetic. C'est peut-être Ben qui déteint sur moi, lui et ses grandes phrases d'écrivain. Moi, je ne lis que des comics, depuis je suis tout petit. Les grandes émotions, les grandes poésies, la grandeur tout court, qu'est-ce que j'y connais ?
N'empêche. Lorsqu'Emmett est parti pour son tour du monde avec George, on a coupé ses ailes en plein vol. George est mort – à son âge, il faut dire –, et voilà que notre Em' était de retour, tremblant comme un animal blessé. Incapable de dépasser les frontières.
On a tous essayé de sortir d'ici, d'échapper au quotidien, d'échapper à l'engloutissement dans une baise droguée à l'alcool, et puis... Et puis, quoi ? C'est ce que nous sommes, c'est tout ce que nous connaissons.
Tout ce que nous voulons.
Aujourd'hui, j'ai un mari, deux gamins ; Brian a failli se faire passer la bague au doigt ; Ted est avec Blake depuis quelques années maintenant, et Emmett est tellement stable dans son travail qu'il a trouvé une belle maison rien qu'à lui qu'il décore comme il l'entend – et qui accueille Drew, de temps en temps.
On a avancé, et pourtant.
Pourtant tous les midis, lorsqu'on entre au Diner, on peut nous voir, autour de notre petite table de quatre ; des gens s'y invitent, il y a Ben, il y a Blake, plus rarement Justin – c'est qu'il est un célèbre et très occupé artiste aujourd'hui –, ou, encore plus rarement, le couple de lesbiennes lorsqu'elles reviennent faire un coucou à Pittsburgh, mais toujours, il y a nous quatre.
Toujours il y aura Brian pour descendre Ted, toujours il y aura Emmett pour lui lancer des regards noirs, et toujours il y aura moi pour les observer avec mon regard niais.
Et toujours il y aura Ma', avec son calepin et son grand sourire, sa perruque rousse et ses créoles rouges, et ses tee-shirts ridiculement larges et ridiculement gays, pour faire claquer son chewing-gum et nous demander :
« What'll it be? »