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Titre : Les fées de Paris
Auteur : [livejournal.com profile] soleil_ambrien
Jour/Thème : 20 décembre/tombé à la fleur de l’âge dans l’oubli
Fandom : Original (Les Enfants de Darwin, tome 2 « L’Abbaye », prologue)
Personnage/Couple : Les fées
Rating : PG
Disclaimer : L’histoire m’appartient, mais je me suis inspirée de Susanna Clarke qui est elle-même allé chercher du côté des légendes celtes. C’est compliqué. xD Oh, et c’est [livejournal.com profile] chonaku55 qui m’a donné l’idée d’associer ce thème au prompt, aussi. ^^ ("Pourquoi tu appelles ça original au juste, andouille ?" )
Participation au vote de fin de mois : Non



Les fées de Paris

« Chaque fois qu’un enfant dit : “Je ne crois pas aux fées”, il y a quelque part une petite fée qui meurt. »
James Barrie Peter Pan

Elles étaient là, elles avaient toujours été là. Dans le moindre brin d’herbe, dans le souffle du vent, dans les cours d’eau et dans les collines, sur les coteaux et dans les vallées. On ne les nommait jamais – personne n’avait envie d’attirer leur attention. En général, on ne veut pas qu’une fée s’intéresse à soi.

Lorsque le petit village s’était construit sur l’île du fleuve, elles étaient venues, joyeuses, heureuses de pouvoir être honorées, vénérées. Elles n’avaient aucune autre valeur que celle-ci : la leur propre. Mais parler de cruauté serait aussi inexact, car lorsqu’elles faisaient tourner le lait, volaient les enfants ou condamnaient des troupeaux entiers, c’était par pur plaisir, par jeu. Elles ne se rendaient pas compte.

D’une certaine manière, elles étaient innocentes. Mais pas pures, oh non, certainement pas.

Certains de leurs chants appelaient à la débauche, leurs danses s’avéraient aussi sensuelles que les méandres de la San. Des jeunes hommes étaient partis avec elles, et des jeunes filles, aussi. Au début, on croyait que leur peuple n’était composé que de femmes, tant leurs garçons étaient efféminés, avec leurs manières et leurs longs cheveux qui flottaient, détachés.

Et puis la croix était arrivée.

Au début, ce n’était pas grand-chose. Elles cohabitaient depuis si longtemps avec tant de dieux différents que la nouvelle croyance ne les alerta pas, au début. Et puis, elle commença à supplanter les autres religions, à bâtir ses propres temples sur leurs sanctuaires, et elles finirent par s’inquiéter.

La guerre avait commencé.

Monumentaux, impressionnants, belliqueux, ils vinrent tous. Eglises, monastères et surtout grande cathédrale s’ancrèrent à ce qui était finalement devenu Paris, pour en chasser le Peuple. Toutes, elles le combattirent, non pas par les idées, mais par la force brutale. C’était déjà difficile, pour les fés, mais l’ennemi était encore identifiable, clair, direct.

Malgré ces attaques flagrantes, on ne niait jamais leur présence, leur existence. On disait juste qu’elles étaient des créatures de Satan – comme toutes les Créatures, d’ailleurs. Mais il restait toujours une vieille grand-mère pour raconter des histoires merveilleuses à ses petits-enfants, un adolescent pour nouer un ruban rouge autour d’un chêne, une mère de famille pour les honorer par quelques offrandes, discrètement.

Puis, beaucoup plus tard, ce fut au tour des Lumières de rayonner, et cette fois, ce fut dans l’esprit même des Parisiens que la croyance au surnaturel s’éteignit.

La bataille était rude, et elle continuait toujours. Chaque jour, des fées tombaient dans l’oubli, fauchées dans ce qui s’apparentait pour elles à la fleur de l’âge, même si cette notion ne voulait rien dire, pour elles, tant leur vie était longue.
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