![[identity profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/openid.png)
![[community profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/community.png)
Titre : A chaque époque sa folie, isn't it ?
Auteur : Fuckin' goddess.
Fandom : Hetalia.
Jour/Thème : 3 Mars, D'âge en âge on ne fait que changer de folie.
Personnages, couple : Amérique/Angleterre. Mais beaucoup plus d'Angleterre que d'Amérique, 'faut le dire.
Rating : M, à cause des mentions de sang, de drogues... Très vague, tout ça, hein, mais vaut mieux prévenir que guérir.
Disclaimer : Les personnages d'Hetalia appartiennent à Hidekaz Himaruya.
Participation au vote de fin de mois : Non.
Aujourd’hui, comme de coutume, d’infimes gouttelettes se détachaient d’un firmament à la sombreur délavée avec une insipide sérénité pour s’écraser sur le sol, les diverses infrastructures ou les tissus des vêtements ou accessoires d’exceptionnels passant.
Dans le même temps, ce brouillard que l’on connaissait à Londres de par le monde entier enveloppait la capitale en une vaporeuse et quelque peu inquiétante couverture ; elle se joignait ainsi à la légère pluie pour conférer aux environs des airs mornes auxquels les habitants demeuraient habitués au point d’avoir appris à les apprécier – alors qu’un étranger, lui, les trouverait sans doute démoralisants, et peut-être même patibulaires.
Il s’agissait là d’un spectacle matinal qu’Angleterre aimait à observer de temps à autres, derrière une fenêtre au verre strié par le parcours sinueux des larmes célestes qui s’y abattaient, tandis qu’il songeât à un quelconque sujet ; il apaisait souvent le cours de ses pensées, lorsqu’il se faisait trop anarchique pour son esprit, dans cette grisaille qui semblait presque s’être imposée comme maussade gardienne de ses terres.
Après s’être réveillé aux environs de cinq heures comme cela lui arrivait parfois, le Britannique était resté dans son lit, changeant sans cesse de position sans jamais en trouver qui lui convînt, assurément troublé par les songeries qui s’étaient promptement imposées à sa conscience alors qu’elle s’extirpait à peine de son sommeil.
Puis, lassé du chuintement émis par les draps à chaque fois qu’il remuait, il avait fini par se lever dans le but de se dresser devant la fenêtre de sa chambre.
Lorsqu’il avait ouvert les yeux, il n’avait pu s’empêcher de remarquer à quel point ses journées commençaient toutes de la même manière. Cela l’avait amené à se corriger lui-même avec une certaine amertume, soulignant que ses journées se déroulaient aussi toutes de la même manière. A quelques exceptions près, certes, mais ces dernières étaient si insignifiantes qu’elles ne méritaient guère d’être mentionnées.
Le fait de constater la platitude de son existence lui avait vivement rappelé l’effervescence jouissive qui caractérisait ses vieux jours, quelle que fût l’époque à laquelle on se référait.
Il regrettait la belliqueuse exaltation qui avait agité son corps entier de tremblements lors de ses innombrables batailles – une sensation qu’accompagnait un désir fielleux de rabaisser son adversaire au point qu’il fût astreint de vivre avec son humiliation pour l’éternité, de graver sa défaite en de douloureuses et inaltérables marques dans l’esprit et sur la chair lorsqu’il s’agissait de France – ; la saveur inégalable que sa vanité flattée ainsi que son plaisir de dominer donnaient à chacune de ses victoires ; le funeste engouement s’accroissant à chaque goutte de sang qui venait couvrir son épée en un bestial maquillage écarlate, chaque être qu’il voyait s’effondrer pour ne plus jamais se relever sous l’impitoyable décision de son arme.
Il se souvenait avec une certaine mélancolie des effluves indescriptibles de la mer que le vent amenait à ses narines, des exhalaisons qui, dans le temps, lui communiquaient une sensation de présomptueuse familiarité, d’irrévocable puissance, tel un monarque suffisant dans son royaume ; auxquels se mélangeaient les capiteux relents de rhum, alcool dont lui et ses pairs raffolaient, dans le temps.
Lui manquait aussi, dans un tout autre genre, le rythme erratique auquel battait son cœur, comme en proie à un effarement perpétuel, que lui considérait pourtant comme coutumier ; une cadence effrénée se calquant sur les tempos déchaînés de la musique qui secouait sa jeunesse désabusée, opiniâtre quant à l’absence de futur pour elle ; une véhémente irrégularité assurément factice, tout de même, car en réalité atténuée par la prise continue d’héroïne ainsi que d’autres stupéfiants, autant de malsaines graines destinées à faire naître en lui une frénésie démesurée mais fugitive, telles de magnifiques fleurs aux émanations morbides, flétrissant bien trop rapidement.
L’Anglais se rappelait avec une exceptionnelle nostalgie de cette vision débridée du monde – qu’il s’injectait, fumait ou prisait selon ses envies – avec laquelle il vivait au quotidien. Une vision qui subsistait des heures durant dans ses veines, son esprit ; de telle sorte que chacun de ses agissements, même le plus infime, s’en imprégnât.
Les réminiscences de son immuable existence rendaient, comme l’on pouvait aisément s’en douter, son actuel quotidien affligeant à ses yeux – bien qu’Arthur appréciât coutumièrement sa tranquillité.
Comment, lui qui avait été sanguinaire pirate, avide conquérant et punk querelleur, avait t-il pu se retrouver avec une vie aussi inintéressante ?
Alors qu’elle s’était dans le passé caractérisée par d’épiques batailles, de merveilleuses découvertes, de nuits hallucinées ; elle ne se définissait maintenant plus que par le tea time et les fréquentes réunions mondiales.
Un grommellement de bête ensommeillée, que suivit à peine quelques secondes après le furtif frémissement des couvertures, interrompit momentanément ses mornes réflexions. Il ne daigna pas se retourner lorsqu’il ouït les pas de l’autre fouler avec une inhabituelle quiétude – que l’on ne devait sans doute qu’à sa récente échappée des bras de Morphée – le sol de sa chambre pour se positionner juste derrière lui.
Il ne retint cependant pas un infime sourire à l’instant où deux bras vinrent enlacer sa taille, un corps se serrer contre le sien et un nez se nicher au creux de son cou.
« T’es complètement taré d’être réveillé à c’tte heure-là, Iggy.
-Au moins autant que toi, visiblement, puisque tu es aussi réveillé, Amérique, rétorqua l’intéressé avec une placidité qui ne dévoilait rien de l’agacement que ce ridicule surnom dont il était affublé lui inspirait.
-… Touché. »
Le sourire du gentleman se fit légèrement narquois alors qu’il se retournât dans les bras de son interlocuteur, afin de lui faire face.
Il posa une main sur sa joue tannée, s’émerveillant brièvement des infimes rondeurs de l’enfance conservée dans les contours de ce visage – chose que l’alimentation du jeune homme facilitait sûrement –, et effleura ses lèvres des siennes en un baiser fugace.
Certes, Angleterre déplorait le manque de ces folies qui avaient marqué ses vieux jours ; néanmoins, la trop grande accalmie de ces temps-ci ne lui paraissait plus aussi terrible qu’il lui arrivait, comme quelques minutes auparavant, de le penser, car eux aussi s’avivaient d’une folie. Classique, il fallait bien le reconnaître, mais Amérique, sa joviale tendresse et sa maladroite passion s’avéraient être la plus exaltante folie qu’il eût jamais connue.
Auteur : Fuckin' goddess.
Fandom : Hetalia.
Jour/Thème : 3 Mars, D'âge en âge on ne fait que changer de folie.
Personnages, couple : Amérique/Angleterre. Mais beaucoup plus d'Angleterre que d'Amérique, 'faut le dire.
Rating : M, à cause des mentions de sang, de drogues... Très vague, tout ça, hein, mais vaut mieux prévenir que guérir.
Disclaimer : Les personnages d'Hetalia appartiennent à Hidekaz Himaruya.
Participation au vote de fin de mois : Non.
Aujourd’hui, comme de coutume, d’infimes gouttelettes se détachaient d’un firmament à la sombreur délavée avec une insipide sérénité pour s’écraser sur le sol, les diverses infrastructures ou les tissus des vêtements ou accessoires d’exceptionnels passant.
Dans le même temps, ce brouillard que l’on connaissait à Londres de par le monde entier enveloppait la capitale en une vaporeuse et quelque peu inquiétante couverture ; elle se joignait ainsi à la légère pluie pour conférer aux environs des airs mornes auxquels les habitants demeuraient habitués au point d’avoir appris à les apprécier – alors qu’un étranger, lui, les trouverait sans doute démoralisants, et peut-être même patibulaires.
Il s’agissait là d’un spectacle matinal qu’Angleterre aimait à observer de temps à autres, derrière une fenêtre au verre strié par le parcours sinueux des larmes célestes qui s’y abattaient, tandis qu’il songeât à un quelconque sujet ; il apaisait souvent le cours de ses pensées, lorsqu’il se faisait trop anarchique pour son esprit, dans cette grisaille qui semblait presque s’être imposée comme maussade gardienne de ses terres.
Après s’être réveillé aux environs de cinq heures comme cela lui arrivait parfois, le Britannique était resté dans son lit, changeant sans cesse de position sans jamais en trouver qui lui convînt, assurément troublé par les songeries qui s’étaient promptement imposées à sa conscience alors qu’elle s’extirpait à peine de son sommeil.
Puis, lassé du chuintement émis par les draps à chaque fois qu’il remuait, il avait fini par se lever dans le but de se dresser devant la fenêtre de sa chambre.
Lorsqu’il avait ouvert les yeux, il n’avait pu s’empêcher de remarquer à quel point ses journées commençaient toutes de la même manière. Cela l’avait amené à se corriger lui-même avec une certaine amertume, soulignant que ses journées se déroulaient aussi toutes de la même manière. A quelques exceptions près, certes, mais ces dernières étaient si insignifiantes qu’elles ne méritaient guère d’être mentionnées.
Le fait de constater la platitude de son existence lui avait vivement rappelé l’effervescence jouissive qui caractérisait ses vieux jours, quelle que fût l’époque à laquelle on se référait.
Il regrettait la belliqueuse exaltation qui avait agité son corps entier de tremblements lors de ses innombrables batailles – une sensation qu’accompagnait un désir fielleux de rabaisser son adversaire au point qu’il fût astreint de vivre avec son humiliation pour l’éternité, de graver sa défaite en de douloureuses et inaltérables marques dans l’esprit et sur la chair lorsqu’il s’agissait de France – ; la saveur inégalable que sa vanité flattée ainsi que son plaisir de dominer donnaient à chacune de ses victoires ; le funeste engouement s’accroissant à chaque goutte de sang qui venait couvrir son épée en un bestial maquillage écarlate, chaque être qu’il voyait s’effondrer pour ne plus jamais se relever sous l’impitoyable décision de son arme.
Il se souvenait avec une certaine mélancolie des effluves indescriptibles de la mer que le vent amenait à ses narines, des exhalaisons qui, dans le temps, lui communiquaient une sensation de présomptueuse familiarité, d’irrévocable puissance, tel un monarque suffisant dans son royaume ; auxquels se mélangeaient les capiteux relents de rhum, alcool dont lui et ses pairs raffolaient, dans le temps.
Lui manquait aussi, dans un tout autre genre, le rythme erratique auquel battait son cœur, comme en proie à un effarement perpétuel, que lui considérait pourtant comme coutumier ; une cadence effrénée se calquant sur les tempos déchaînés de la musique qui secouait sa jeunesse désabusée, opiniâtre quant à l’absence de futur pour elle ; une véhémente irrégularité assurément factice, tout de même, car en réalité atténuée par la prise continue d’héroïne ainsi que d’autres stupéfiants, autant de malsaines graines destinées à faire naître en lui une frénésie démesurée mais fugitive, telles de magnifiques fleurs aux émanations morbides, flétrissant bien trop rapidement.
L’Anglais se rappelait avec une exceptionnelle nostalgie de cette vision débridée du monde – qu’il s’injectait, fumait ou prisait selon ses envies – avec laquelle il vivait au quotidien. Une vision qui subsistait des heures durant dans ses veines, son esprit ; de telle sorte que chacun de ses agissements, même le plus infime, s’en imprégnât.
Les réminiscences de son immuable existence rendaient, comme l’on pouvait aisément s’en douter, son actuel quotidien affligeant à ses yeux – bien qu’Arthur appréciât coutumièrement sa tranquillité.
Comment, lui qui avait été sanguinaire pirate, avide conquérant et punk querelleur, avait t-il pu se retrouver avec une vie aussi inintéressante ?
Alors qu’elle s’était dans le passé caractérisée par d’épiques batailles, de merveilleuses découvertes, de nuits hallucinées ; elle ne se définissait maintenant plus que par le tea time et les fréquentes réunions mondiales.
Un grommellement de bête ensommeillée, que suivit à peine quelques secondes après le furtif frémissement des couvertures, interrompit momentanément ses mornes réflexions. Il ne daigna pas se retourner lorsqu’il ouït les pas de l’autre fouler avec une inhabituelle quiétude – que l’on ne devait sans doute qu’à sa récente échappée des bras de Morphée – le sol de sa chambre pour se positionner juste derrière lui.
Il ne retint cependant pas un infime sourire à l’instant où deux bras vinrent enlacer sa taille, un corps se serrer contre le sien et un nez se nicher au creux de son cou.
« T’es complètement taré d’être réveillé à c’tte heure-là, Iggy.
-Au moins autant que toi, visiblement, puisque tu es aussi réveillé, Amérique, rétorqua l’intéressé avec une placidité qui ne dévoilait rien de l’agacement que ce ridicule surnom dont il était affublé lui inspirait.
-… Touché. »
Le sourire du gentleman se fit légèrement narquois alors qu’il se retournât dans les bras de son interlocuteur, afin de lui faire face.
Il posa une main sur sa joue tannée, s’émerveillant brièvement des infimes rondeurs de l’enfance conservée dans les contours de ce visage – chose que l’alimentation du jeune homme facilitait sûrement –, et effleura ses lèvres des siennes en un baiser fugace.
Certes, Angleterre déplorait le manque de ces folies qui avaient marqué ses vieux jours ; néanmoins, la trop grande accalmie de ces temps-ci ne lui paraissait plus aussi terrible qu’il lui arrivait, comme quelques minutes auparavant, de le penser, car eux aussi s’avivaient d’une folie. Classique, il fallait bien le reconnaître, mais Amérique, sa joviale tendresse et sa maladroite passion s’avéraient être la plus exaltante folie qu’il eût jamais connue.