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Auteur : Solhakën[Unknown site tag]
Jour/Thème : 11 juin - Feuille
Fandom : Original, Hurukan
Personnages : Dorian
Rating : G
Disclaimer : A moi
Participation au vote : Non.
Quand la feuille s'échappa du livre il la rattrapa avant qu'elle ne touche le sol. Un reflexe, à force d'entraînement cela devenait instinctif. Il regarda la feuille, puis le livre d'un air perplexe... Que faisait elle la ?
Il l'examina avec un peu plus d'attention... C'était une simple feuille d'automne, ses couleurs étaient fanées, sans doute était elle belle le jour où il l'avait trouvé... Pourquoi avoir ramassé ça ?
Dorian chercha la page d'où elle était tombée, il restait quelques fragments de feuille dessus, trop sèche pour ne pas s'être abîmée... Depuis combien de temps ?
La page ne lui rappelait rien, il la lu... Non, vraiment rien. En entrant en transe il pourrait retrouver le souvenir, il hésita... C'était tentant, d'un autre côté, la perte de temps et la dépense d'énergie n'en valaient pas forcément la peine.
Cette seule idée sembla invoquer le souvenir...
La journée était splendide, une de ses rares journées d'automne où il faisait encore bon, le froid reprendrait bientôt ses droits, celui-ci ne le gênait pas. Bon, évidement quand on pouvait à volonté se faire pousser une fourrure, le froid n'était pas très gênant...
Les jardins du palais étaient déserts... Ce qui à son goût n'était vraiment pas un mal. Il était furieux, et les courtisans, s'il en avait rencontré ne lui auraient sans doute pas été d'une grande aide pour se calmer...
"Sauf à en égorger un... mais je doute que mon royal frère apprécie..." songea t-il... l'idée avait quelque chose d'assez séduisant en fait.
Derrière lui les feuilles mortes craquèrent, une seule fois, l'être qui le suivait avait simplement voulu lui signaler sa présence. Dorian sourit, sa rage baissa d'un cran quand le loup effleura ses doigts de sa gueule.
- Où était tu passé ?Le loup répondait mentalement, mais Dorian y était habitué et l'idée que s'adresser à voix haute à un animal dans un lieu public pouvait avoir quelque chose de ridicule ne lui avait même pas effleuré l'esprit...
- "Quelques jours hors de la cité m'ont fait du bien..."
- D'un autre côté, je doute que qui que ce soit se moque de toi pour ça...
Celui qui venait de parler semblait suivre à haute voix le cour d'une réflexion intérieur... Ce ne serait pas la première fois... En tout cas, Dorian avait trouvé la personne qu'il cherchait.
Sa colère avait pour origine la dernière décision officielle qu'avait prit cet homme, pour cela il aurait pu le haïr. Mais il s'agissait de son frère, et de son roi. Il se contenta de lui jeter un regard noir.
- Bon, je suppose que je te dois quelques explications ?
Torkanas ramassa une feuille, s'en servit de marque page et referma le livre qu'il tenait...
Dorian regarda de nouveau la feuille qu'il tenait dans les mains... Ce jour la il avait apprit que la guerre commençait... Cette guerre qui lui avait coûté son frère bien aimé, qui avait mis sa vie en lambeau et en avait brisé tant d'autre. Il secoua la tête. Ce jour la il avait apprit que si son frère se faisait tuer, ce ne serait pas son neveu mais lui-même qui devrait monter sur le trône...
Il tenait toujours la feuille par sa tige, il la fit tourner lentement, songeant à ce que le passé aurait put être... Il secoua la tête, ça ne servait à rien, il le savait.
Assis sur le trône pour lequel il était né il songea que c'était sans doute le seul ordre de son frère qu'il n'avait pas respecté... Torakani régnait, non lui. Lui avait conservé son rôle de gardien, et dans un monde à feu et à sang Dorian était resté ce que son frère avait fait de lui, un seigneur de la guerre qui tentait désespérément de maintenir un semblant de paix pour les siens... La feuille s'enflamma d'elle-même et il la garda à la main jusqu'à ce qu'elle soit consumée. Inutile de s'attarder sur certains souvenirs...
Même ceux d'un après midi d'automne d'une douceur surprenante où les feuilles formaient un superbe tapis... Les jours de paix n'étaient plus... Et le temps de son frère était révolu, avec lui une partie de son âme était morte... Les batailles à mener et à gagner étaient encore trop nombreuses...
Mais quand il regarda les cendres de la feuille il regretta son geste, une larme coula sur sa joue, il l'essuya machinalement avant de réaliser que la cendre et la larme avait du tracer une marque sombre sur sa peau. Il haussa les épaules, elle s'effacerait bien à un moment ou un autre...