22 juin : Qui sème le vent... - Original
Jun. 23rd, 2010 12:00 am![[identity profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/openid.png)
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Titre : L'ensorceleur des vents
Auteur : preskunange
Jour/Thème : 22 juin - Qui sème le vent...
Fandom : Original
Personnage : Zaïg
Rating : PG
Nombre de mots : 410
Participation au vote de fin de mois : Non
Zaïg faisait tournoyer sa main vers les cieux d'un mouvement lent et hypnotique et l'équipage retenait sa respiration en contemplant les lourds nuages couleur plomb chargés d'électricité s'amonceler au-dessus du bateau de marchandise qui avait réussi à les distancier.
"Bien bien bien" se réjouissait le capitaine Otmar en contemplant le spectacle dans sa longue-vue.
Monsieur de la Leyre, appuyé avec désinvolture au bastingage, entonnait à voix douce un requiem pour leurs adversaires. Il trouvait que les cantiques convenaient à merveille à ces instants de beauté magique.
Instant beau, peut-être, assurant belle victoire, beau butin, mais l'ensorceleur des vents sentait la fierté qu'il avait d'être ainsi un instant l'unique objet d'admiration de l'équipage se teinter d'une légère amertume, d'une lassitude. Il avait peut-être un peu de leur respect, mais il avait surtout leur crainte : il restait pour tout l'équipage, le capitaine y compris - le capitaine tout particulièrement ! - un "gens de magie", et un gens de magie, tout utile qu'il peut être, c'est comme une femme, ça porte malheur.
Il savait que sa place sur ce navire ne tenait pas à grand chose : pour l'instant le capitaine Otmar considérait que le bénéfice qu'il lui apportait était plus grand que les torts qu'il pouvait lui causer ; pour l'instant il avait la sympathie (l'amitié ? -d'avantage ?) du vicomte de la Leyre, jeune second à la beauté de sirène qui, disait-on, tenait le cœur de son capitaine entre ses jolies mains d'éphèbe. Mais il devait jour après jour prouver l'utilité de sa présence. Il n'avait pas encore la confiance du capitaine et il mettrait peut-être bien du temps à la gagner. Et pour y parvenir il devait être efficace. Il devait montrer tout ce qu'il savait faire, dévoiler l'étendue de la puissance de sa maîtrise de la magie météorologique et de l'utilité qu'elle pouvait avoir sur un navire de pirates. Tout ceci en faisant fi de sa fatigue.
Car maîtriser ainsi les vents était harassant. Et tant qu'il était en mer, sur ce bateau, sa malédiction restait vive, et tout repos lui était interdit. Mais il avait choisi de vivre ainsi, jusqu'au bout de ses forces, se reposant sur la puissance de son sang démoniaque et acceptant de ne trouver un vrai sommeil que lors des escales. Il le savait fort bien quand il avait choisi de partir en mer, il le savait quand il avait choisi de faire du vent sa spécialité. Qui sème les tempêtes récolte de mauvaises nuits.
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