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Titre : Cantata da camera
Auteur : terpine aka Coatlicue
Jour/Thème : 6 septembre - Cantate + cinéma
Fandom : La Corda d’Oro ~ Primo Passo
Personnage : Hino Kahoko, Le Diable et Nami (la fille du club de journalisme)
Disclaimer : A Yuki Kure
Participation au vote de fin de mois : ahem...nan !
Note : Pour ceux qui, comme moi, ne savaient même pas ce qu’était une cantate : c’est une composition vocale et instrumentale qui comporte plusieurs morceaux. Elle porte généralement sur un thème qui peut être profane (cantata da camera) ou sacré (cantata da chiesa). Merci Wikipédia !
La ficlet ci-dessous porte sur le côté profane de la cantate (dans tous les sens du terme d’ailleurs XD)
Note bis : Pour les musiciens ici présents, vous me pardonnerez -je l’espère- mon manque de culture en la matière.
Note ter : L’ensemble a été inspiré par la légende qui tourne autour de la célèbre "Sonate des Trilles du Diable" de Tartini.
Elle était venue de nulle part, cette voix. A tel point que Kahoko, frissonnante, se demandait tout bonnement si elle n’avait tout simplement pas rêver.
Mais la voix était revenue.
Une voix vilaine, glaciale et tentatrice. Une voix qui avait l’intonation du Diable ou quelque chose qui s‘en approchait.
Elle lui susurrait des mots doux au creux de l’oreille mais, sentant Kahoko encore réticente, elle finit par abandonner pour le moment, non sans promettre de revenir plus tard.
Finalement, la voix revint seulement le lendemain après-midi, toujours dans la salle de musique.
Troublée, Kahoko lâcha des notes stridentes sur son violon.
« Quels sons affreux nous fais-tu là… » chuchota la voix dans le creux de son oreille. « Quelle honte…vas-tu vraiment produire cette horreur devant tant de gens ? »
Kahoko ne dit rien.
« Je peux t’aider, tu sais ? J’ai aidé un violoniste il y a très longtemps. Il est devenu incroyablement connu après… »
Hino sentit quelque chose de froid et pesant au niveau de son cou. Terrifiée, elle se précipita vers le miroir et vit une ombre noire s’enrouler inexorablement en murmurant :
« Accepte mon aide… »
Personne n’entendit le long hurlement de terreur pure qui jaillit de la gorge d’Hino : les salles de musiques étaient insonorisées.
Personne ne revit Hino jusqu’au jour de la présentation.
Lorsqu’elle apparut sur scène, le public entier se glaça, mal à l’aise. Une atmosphère étouffante était tombée dans la salle, tel une chape de plomb. Le président du jury, insensible au malaise ambiant, fronça simplement les sourcils.
« Allez-y. »
Et les premières notes de « La sonate des trilles du Diable » retentirent dans la salle. Des notes languissantes glissant du violon accompagnées des notes légères du piano.
Des murmures nerveux parcourent l’assemblée. Des rires aussi. Un morceau aussi difficile ? Pour une gamine qui ne sait même pas jouer du violon ? Ridicule.
Et là tout se détraqua.
Complètement folle, Hino offrit soudain au public un visage monstrueux au sourire tordu et malsain. Ses yeux étaient complètement dilatés et hagards. Puis elle éclata de rire, toujours en jouant. Un rire de pure folie, un rire qui avait l’intonation du Diable.
« Elle est possédée ! » cria quelqu’un
Et les notes s’accélérèrent. Des notes stridentes, insupportables, crissantes, comme des ongles qui grifferaient un tableau noir. Des trilles à répétitions.
De plus en plus vite.
Le piano n’arrivait même plus à suivre.
Et Hino riait toujours durant la sonate. Comme si le Diable en personne chantait ses versets sataniques à travers cette hilarité.
Toujours plus vite. Toujours plus fort.
Le son strident de l’archet sur les cordes, le rire de Kahoko devenue folle. Le tout s’accordant soigneusement, formant une monstrueuse cantate.
Une véritable « cantata da camera ».
Le jury commença à paniquer.
« Arrêtez-là ! Faîtes quelque chose ! »
Alors qu’on se précipitait pour l’arrêter, le Diable, repu, acheva triomphalement les dernières notes de son ancienne et démoniaque œuvre.
Satan avait enfin trouvé son nouveau Giuseppe Tartini….
xXx
« Alors qu’est-ce que tu en penses ?! »
Kahoko releva le nez du script, à mi-chemin entre la consternation et l’agacement.
« Eh bien… »
« Et ça c’est seulement le story-board ! »
Visiblement, Nami tenait vraiment à gagner le concours cinématographique du festival scolaire.
Fuyuumi s’empara à son tour du story-board de la « Cantata da camera ».
« Ce n’est pas un peu…glauque ? »
Nami agita sa main dans le vide, l’air de tout savoir.
« Mais noooon ! C’est super à la mode. »
« Ah. »
« Et pourquoi moi plutôt que Tsukimori-kun ?! » demanda soudain Hino. « Il joue aussi du violon et on peut plus faire le rapprochement avec Tartini. »
Nami eut alors l’air horrifié.
« Il est déjà assez flippant comme ça ! Y a des limites à l’horreur, tu sais ! »
.