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Titre : Deux syllabes
Auteur : KTL
Jour/Thème : 7 avril/contour
Fandom : Nana
Personnages : Yasu, du Yasu/Miu sous-entendu, du Yasu/Nana sous-entendu aussi
Rating : PG
Disclaimer : Tout est à Yazawa. J'aimerais bien qu'elle finisse le tout, d'ailleurs.
Participation au vote de fin de mois : Oui.
350 mots

         Nana.

Deux syllabes qui contenaient presque toute sa vie - sans vraiment la porter, elles en traçaient les contours, en délimitaient les possibles et en influençaient chaque décision.

         Nana.

Ce qui ressemble au hasard souvent est un rendez-vous, et si ces deux syllabes étaient entrées dans sa vie par ce qui semblait un hasard, par Ren - qui était toujours un hasard, un hasard hasardeux et changeant - elles n’en étaient jamais ressorties.

         Nana.

Pas qu’il lui en veuille, non. Pas qu’il ait voulu d’elle autre chose que ce qu’elle pouvait lui donner, au fond. Pas qu’il ait jamais dit à personne ce qu’il ressentait. Pas qu’il ait eu mal à en hurler. Mais la douleur était là, sourde, insistante - et Miu n’y pouvait rien. Pas que ses sentiments envers elle soient faux. Mais l’inquiétude qu’il éprouvait pour Nana n’était en rien comparable à celle qu’il pouvait ressentir pour qui que ce soit d’autre.

Nana, c’était son groupe, le symbole si fragile de la vie qu’il avait choisie ; s’il perdait Nana, il perdrait bien plus qu’un bout de cœur, mais aussi un bout de passé, voire un bout de futur.

         Nana, ou les contours d’un jour qui se lève ; Nana, ou l’exaltation de l’après concert ; Nana, ou les larmes qui coulent sans s’arrêter sur une fierté abandonnée ; Nana, ou l’angoisse cristallisée en mots qui s’envolent et en souffle qui s’arrête.

         Nana, inoubliable et terrible.

         Etait-ce son prénom qui la rendait si forte ? Nana Komatsu aussi était forte. D’une autre manière, mais tout autant, et peut-être plus encore. Nana Komatsu, qui savait guérir et protéger, qui savait elle aussi donner des contours à la vie, des remparts contre les attaques extérieures, quand Nana, l’autre Nana, ne craignait, au fond, que les guerres qu’elle se faisait à elle-même.

         Nana.

         Deux syllabes, bon Dieu, deux syllabes, même pas plus - et ces deux syllabes régissaient sa vie sans même le vouloir.

C’était injuste et confortable.

         Nana.

Un prénom, un espoir et une douleur. Et deux syllabes, deux syllabes seulement pour porter tout ça.

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